Diane Gagnon - Auteur,
Coach, Conférencière
« Votre propre réalisation est le plus grand service que vous puissiez rendre au monde. " - Ramana Maharshi
Comment offrir le meilleur de Soi en ces temps agités? Incarnons pleinement la Paix que nous sommes.
Au lieu de nous impatienter face à une autre personne, choisissons de la voir avec Amour, rappelons-nous que chacun fait de son mieux à partir d’où il est et développons notre patience, notre tolérance et surtout notre bienveillance.
Plutôt que de continuer à en vouloir à quelqu’un qui nous a blessés dans le passé, rappelons-nous que la Vie est neuve à chaque instant, que nous empoisonnons notre propre vie et celle de notre entourage avec des pensées de rancune et qu’il est impossible d’être heureux tant que nous n’avons pas fait la paix dans nos relations conflictuelles. Cela se fait dans le cœur, pas nécessairement en personne, à moins que l’élan soit là pour reconstruire des ponts entre nous.
Au lieu de jouer à la victime qui a tant souffert, revenons plutôt à cette paix intérieure qui nous habite en permanence mais que nous enterrons sous des tonnes d’histoires, la plupart fausses ou vétustes. Nul n’est gagnant à se positionner en victime, au contraire, cela nous éloigne de l’Amour, de la Paix et de la Joie. Assumons ce que nous sommes dans toutes ses facettes, nettoyons les résidus du passé et ouvrons notre cœur à la Vie qui est là, ici, maintenant.
Plutôt que de juger les bons et les méchants, les spirituels et les matérialistes, les pour et les contre, souvenons-nous que nous sommes tous la même Essence et ne laissons pas notre mental s’imposer en juge de la rectitude. Évitons de prendre parti. Nous sommes tous égaux, quoi que nous fassions, quoi que nous pensions, quel que soit le chemin sur lequel nous marchons.
Si chacun d’entre nous, dans son quotidien, choisissait la Paix plutôt que le conflit, l’Amour plutôt que le jugement, la Joie plutôt que la rancœur, tout notre monde en serait transformé.
Si chacun réalisait le Soi, tout serait accompli.
www,dianegagnon.com
Pensée de la semaine
Moine bouddhiste Humanitaire
T Texte de : Matthieu Ricard
Je discutais récemment avec une infirmière qui, comme la plupart de ses collègues, est continuellement confrontée aux souffrances et aux problèmes des patients dont elle s’occupe. Elle me disait que dans les nouvelles formations de personnel soignant, l’accent était mis sur la « nécessité de garder une distance émotionnelle vis-à-vis des malades » pour éviter le fameux burnout qui affecte tant de professionnels de la santé. Cette femme très chaleureuse, dont la simple présence rassure, me confia ensuite : « C’est curieux, j’ai l’impression de gagner quelque chose lorsque je m’occupe de ceux qui souffrent, mais lorsque je parle de ce “gain” à mes collègues, je me sens un peu coupable de ressentir quelque chose de positif. » Je lui décrivis brièvement les différences qui semblent exister entre la compassion et la détresse empathique. Cette différence concordait avec son expérience et prouvait qu’elle n’avait aucune raison de se sentir coupable. Contrairement à la détresse empathique, l’amour et la compassion sont des états d’esprit positifs, qui renforcent la capacité intérieure à faire face à la souffrance d’autrui.
Si un enfant est hospitalisé, la présence à ses côtés d’une mère aimante qui lui tient la main et le réconforte avec d’affectueuses paroles lui fera sans doute plus de bien que l’anxiété d’une maman submergée de détresse empathique qui, ne pouvant supporter la vue de son enfant malade, fait les cent pas dans le couloir. Rassurée par mes explications, cette amie infirmière me confia qu’en dépit des scrupules qu’elle avait de temps à autre, ce point de vue s’accordait avec son expérience de soignante.
À la lumière de ces recherches préliminaires, il semblerait donc logique de former à l’amour altruiste et à la compassion ceux dont le métier consiste à s’occuper quotidiennement de personnes qui souffrent. Une telle formation aiderait également les proches (parents, enfants, conjoints) qui prennent soin de personnes malades ou handicapées. L’amour altruiste crée en nous un espace positif qui sert d’antidote à la détresse empathique et empêche que la résonance affective ne s’amplifie au point de devenir paralysante et d’engendrer l’épuisement émotionnel caractéristique du burnout. Sans l’apport de l’amour et de la compassion, l’empathie livrée à elle-même est comme une pompe électrique dans laquelle l’eau ne circule plus : elle va rapidement s’échauffer et brûler. L’empathie doit donc prendre place dans l’espace beaucoup plus vaste de l’amour altruiste. Il importe également de considérer l’aspect cognitif de la compassion, autrement dit la compréhension des différents niveaux de la souffrance et de ses causes manifestes ou latentes. Ainsi, nous sera-t-il possible de nous mettre au service des autres en les aidant efficacement tout en préservant notre force d’âme, notre bienveillance et notre paix intérieure. Comme l’écrit Christophe André : « Nous avons besoin de la douceur et de la force de la compassion. Plus on est lucide sur ce monde, plus on accepte de le voir tel qu’il est, et plus on se rend à cette évidence : nous ne pouvons rencontrer toutes les souffrances que l’on rencontre dans une vie d’humain, sans cette force et sans cette douceur.