Diane Gagnon –
Auteur, Coach, Conférencière
L’être humain qui n’a pas réalisé sa vraie nature agit presque toujours à partir du manque. Ce faisant, inconsciemment, nous focalisons notre attention sur le manque et le nourrissons davantage.
Nous travaillons plus parce que nous ne voulons pas manquer d’argent. Nous alimentons bien des relations par peur de la solitude. Nous prenons des assurances pour être protégés en cas de problèmes. Nous achetons en double par peur de manquer de certaines denrées. Nous accumulons les formations par peur de ne pas en savoir assez. Nous nous hâtons pour ne pas manquer de temps. Nous accumulons des biens, de l’argent pour ne manquer de rien. Nous cherchons à restés informer par peur de manquer des informations importantes.
Bien entendu, nous croyons que nous agissons ainsi parce que nous sommes prévoyants, cultivés, érudits, travaillants, sociables, curieux, intéressés. Mais derrière ces justifications que nous négocions avec nous-mêmes, il y a presque toujours cette peur du manque. Et ce qui est créé à partir du manque crée toujours plus de manque.
Même au niveau spirituel, nous sommes à la recherche de notre vraie nature car nous croyons qu’il nous manque quelque chose. Le chercheur crée ainsi la recherche et la recherche nourrit le chercheur. Nous devenons ainsi tellement identifiés à notre quête de la Vérité que l’ego s’en empare, subtilement, et devient le Chercheur. Il ne veut pas que la recherche se termine, car alors c’en serait fini pour lui par la même occasion. Et nous pouvons alors passer des années à chercher ce qui pourtant se trouve déjà là, complet, infini.
Il y a quelques années, alors que je travaillais dans un laboratoire scientifique et que j’avais entre autres responsabilités d’engager des chercheurs, le patron me disait toujours : « je ne veux pas plus de chercheurs, je veux des trouveurs! »
Et si au lieu de chercher, nous faisions le ménage afin de nous désencombrer?
Ainsi, nous pourrions nous désencombrer :
• Du superflu, à tous les niveaux
• Des fausses croyances
• Des pensées limitantes
• Du mental hyperactif
• Des objets inutiles
• Des activités en trop
• Du bruit assourdissant
• Des choses qui dorment dans nos placards
• Des relations superficielles
• Des relations maintenues sur le respirateur artificiel
• Du personnage que nous incarnons quotidiennement et de ses trop multiples rôles
Déjà ces allègements nous permettrait de faire plus de place à ce que nous sommes vraiment et que nous avons encombré, enseveli sous des tonnes de choses inutiles, superflues et qui nous éloignent de cela même que nous cherchons.
Au lieu de chercher ce que nous sommes, nous pouvons alors le laisser émerger naturellement, sans effort, sans quête à partir du manque mais plutôt dans une confiance absolue que tout concourt à notre éveil et que nous n’avons rien à faire pour y arriver, rien d’autre que d’être présents et ouverts.
Chaque fois que nous désirons, voulons, cherchons quelque chose, demandons-nous si nous partons d’un espace de manque en nous, de cet espace en nous qui manque de confiance en la Sagesse de la Vie.
Si c’est le cas, repositionnons-nous sur cette Foi inébranlable en la Vie, en ce que nous sommes, en l’Amour qui anime toute chose et abandonnons-nous dans les bras de la Sagesse ultime. Tout est déjà là, tout nous est offert en permanence, tout, absolument tout concourt à notre éveil. Laissons-nous porter, guider, bercer et ramener à la Maison, sans forcer, sans interférer, sans résister. Laissons-nous aimer par la Vie. La Vie n’est pas manque, elle est Abondance.
www.dianegagnon.net
Photo rare d'un arc-en-ciel complet
Pensée de la semaine
de : Matthieu Ricard
Moine bouddhiste Humanitaire
Notre manière de percevoir le monde ne doit pas être figée, et nous nous devons d’agir sur ce monde pour offrir un meilleur avenir à tous et toutes. Le bouddhisme nous enseigne qu’il est important de construire une société plus altruiste, et plus égalitaire, d’un point de vue économique, social et écologique. Nous avons le devoir de ne pas délaisser ceux et celles qui souffrent et même si nous ne pouvons empêcher les inégalités de se produire, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter qu’elles perdurent.