Coucou,
Je suis de retour de vacances!
J’espère que vous allez bien. Ça me fait vraiment plaisir de vous retrouver.
Voici votre message du jour sans plus tarder…
Texte de Marie-Pier Charron
C’est ok si vous restez dans une situation inadéquate alors que vous savez très bien qu’elle l’est. Que ce soit une relation, un emploi, un mode de vie plus ou moins sain, peu importe.
Et vous savez pourquoi c’est ok? Parce que vous le faites. Et si c’est votre choix, c’est automatiquement adéquat.
Vous êtes le patron de votre vie. C’est votre œuvre, votre terrain de jeu, votre «propriété». Et si vous n’êtes pas prêt à faire un changement, c’est une raison tout à fait valide et excellente de ne pas le faire.
On tend à se juger durement lorsqu’on n’a pas le courage de faire le choix le plus «grand», n’est-ce pas? Voici une pensée qu’on n’ose généralement même pas considérer : tolérer ce qui ne nous convient pas est parfois le choix le plus grand. En fait, tant qu’ils respectent les autres personnes impliquées, tous nos choix sont de grands choix, puisqu’ils font partie de notre expérience, et que notre vie est censée être une exploration bien plus qu’une performance.
On croit que c’est notre «moi supérieur» qui nous regarde d’en haut et qui nous dit avec les sourcils froncés : «Franchement, tu mérites mieux; comment peux-tu tolérer cela!?» Mais non, c’est plutôt notre «moi inférieur» – cette structure mentale archaïque qui est à l’origine de toutes les guerres, autant dans notre cœur que dans la collectivité. Elle a peur qu’on se libère de la négativité qui la garde vivante… En fait, elle a peur qu’on se sorte de la situation qu’elle prétend désapprouver, car dans les coulisses, cette petite partie de nous est secrètement convaincue que c’est ce qu’on mérite. Et elle sait que la meilleure façon de nous paralyser est de nous amener à nous juger.
Et si on veut se libérer – se libérer pour de vrai, non pas juste «faire les bons choix» en apparence – c’est la première couche à enlever. Oh, on croit qu’on deviendra faible et mou, sans cette raideur… mais au contraire, on sera beaucoup plus fort. Étrangement, c’est en s’accordant la pleine liberté de choisir la prison qu’on renoue avec la liberté intérieure qui nous amènera à la quitter. Et oui, vous arriverez un jour à la quitter.
Donc, si vous vous contentez de peu présentement – et j’avancerais qu’on le fait probablement tous dans une sphère ou l’autre de notre vie – dites-vous la vérité… Voyez les cailloux pour ce qu’ils sont, sans vous vendre l’idée que ce sont des diamants. Mais tout en reconnaissant honnêtement la nature de votre choix et la peur qui le motive, refusez les histoires que votre tête tente de vous broder au sujet de votre «faiblesse», et même de votre «manque d’estime de vous» – un concept valide, mais si souvent inutile. Rejetez l’image du Dieu aux sourcils froncés, et ramenez-vous à l’essentiel : ce que vous voulez et ce que vous ne voulez pas. Tout simplement. Car c’est votre cœur qui vous donnera la force de faire les choix courageux, et chaque jugement ou obligation que vous vous imposez vous en éloigne subtilement.
Donc oui, vous avez raison, vous méritez mieux. Vous méritez mieux que de vous comparer constamment à des images lointaines de perfection. Vous méritez mieux que de vivre sous tension, comme si vous étiez en période d’évaluation. Vous méritez mieux que des pensées dures et sèches qui grugent votre bien-être en se prêtant de belles intentions. Et surtout, vous méritez d’avoir une présence infiniment douce et aimante à vos côtés – la vôtre – quoi que vous choisissiez de faire, ou non.