Diane Gagnon –
Auteur, Coach, Conférencière
La qualité de nos relations interpersonnelles dépend toujours de notre degré de libération de notre relation avec nos parents. Si certaines blessures de notre histoire familiale n’ont pas encore été vues ou transcendées, nous attirerons constamment le genre de relations qui nous inviteront à voir ce qui n’a pas encore été éclairé. Bref, nous ne pouvons pas aller plus profondément dans nos relations que là où la relation avec nos parents est bloquée.
C’est pourquoi quand des blessures de notre enfance sont ravivées par des événements externes, certains peuvent avoir tendance à réagir comme un enfant de 5 ans, de 8 ans, de 10 ans, soit l’âge de la plus ancienne blessure non soldée avec les parents. C’est sans doute plus facile de l’observer chez les autres mais le but c’est de le déceler en soi et de le transcender afin de poursuivre la maturation émotionnelle. Quand toute la relation avec les parents est soldée, guérie, transcendée, alors toutes nos relations s’améliorent car nous sommes vraiment libérés de ce qui nous maintenait enfermé dans nos vieux schémas répétitifs de réaction d’enfant blessé.
Il arrive aussi parfois que nous puissions voir que toute l’histoire que nous maintenons depuis notre enfance (abandon, rejet, négligence, etc.) n’était en fait basée que sur notre interprétation d’enfant de la situation familiale. Une fois adulte, il est possible que nous comprenions que nos parents ne nous ont pas rejetés mais n’avaient pas la disposition, le temps ou l’énergie de s’occuper de nous; que ce qui semble avoir été un abandon a en fait été une bénédiction, nous protégeant ainsi d’un milieu toxique; que de la négligence apparente soit le résultat de circonstances trop prenantes pour les parents pour être en mesure de prendre soin adéquatement de leur enfant, etc. Bien entendu, s’il y a eu violence, abus ou mauvais traitement, ce sont les faits; mais comme toute chose, ces blessures doivent aussi être vues et transcendées un jour, afin de ne pas continuer à les traîner avec soi et à les revivre constamment.
Ainsi, lorsque nous sommes prêts à voir les comportements des autres envers nous comme étant le reflet de l’état de leur propre relation envers eux-mêmes et envers leur propre histoire, plutôt que d’un jugement de valeur envers nous, alors nous cessons de réagir aux comportements des autres et nous sommes en paix, quoi qu’ils fassent. Nous voyons la blessure au-delà du comportement.
Peu importe à quel point nous sommes ouverts, pacifiques et aimants, les gens nous rencontrent à partir du niveau d’ouverture, d’accueil et d’amour où ils se rencontrent eux-mêmes. Tant que leur histoire familiale n’est pas totalement soldée, il est difficile d’être complètement ouverts aux autres. L’inverse est évidemment aussi vrai : nous acceptons de rencontrer l’autre qu’à partir de notre niveau d’accueil et d’Amour et selon notre degré de libération de notre histoire familiale. Si nous n’avons pas réglé nos propres souffrances, nous ne pourrons pas être pleinement dans l’Amour dans la rencontre avec l’autre. Et nous attirerons ce qu’il faut pour en prendre conscience.
En fait, il n’y a pas d’autre! C’est toujours nous que nous croisons à travers les rencontres avec d’autres personnages. Nous rencontrons toujours ce que nous émettons. Tout ce qui nous arrive est fait pour nous amener à réaliser ce que nous sommes. Tout ce que nous vivons vise à nous éveiller, à nous libérer des vieux patterns, des vieilles rancunes, des vieilles blessures. À retrouver cette Paix que nous sommes. Et à y Vivre.
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Moine bouddhiste Humanitaire
T Texte de : Matthieu Ricard
Soyez votre ami, ayez un lien d’amitié́ avec vous- même ; mais ne courez pas après l’admiration ou la promotion de votre image.