Diane Gagnon –
Auteur, Coach, Conférencière
La plupart d’entre nous passons notre vie dans l’inconscience. Pas dans le sens où nous l’entendons habituellement (manque de sens des responsabilités, ignorance, manque de jugement, etc.) mais plutôt dans le sens où nous nous « oublions » trop souvent la Vie qui nous traverse, la Présence que nous sommes.
Nous passons notre vie à croire nos pensées, à adopter des conditionnements qui nous éloignent de ce que nous sommes, à souffrir parce que nous croyons qu’il ne peut en être autrement. Dès qu’une embûche se présente, nous faisons encore plus de ce qui ne fonctionne pas, nous sommes en mode réaction, plutôt qu’action, et nous jugeons continuellement plutôt que de VOIR enfin ce qui est.
Ainsi, comme le dit Eckhart Tolle, la souffrance est nécessaire jusqu’à ce que nous comprenions qu’elle n’est pas nécessaire. Nous souffrons parce que nous sommes inconscients du fonctionnement de la Vie. Nous souffrons parce que nous refusons constamment l’instant présent, parce qu’il ne correspond pas à nos attentes, parce que « le futur sera mieux », parce « le passé était mieux », parce que l’herbe est plus verte à côté, croyons-nous. Nous demeurons ainsi inconsciemment dans le refus de la Vie maintenant et nous nous identifions totalement à notre corps, nos pensées, nos conditionnements, malgré toute la souffrance qu’ils engendrent.
Cette inconscience nous fait fonctionner sur le pilote automatique, réagissant toujours de la même manière aux mêmes frustrations, nous emportant toujours pour les mêmes raisons, jugeant tous et chacun sans voir que ce que nous jugeons c’est précisément ce que nous refusons de VOIR en nous-mêmes.
Nous nourrissons notre mental plus que notre âme, nous empilons les activités distrayantes plus que les moments de silence, essentiels pour se retrouver, et nous sommes pétris de prétendues obligations que nous remettons rarement en question, car la vérité risque de défaire nos fausses croyances et de nous secouer passablement.
Mais nous pouvons cesser d’être inconscients en revenant constamment à ici maintenant, en observant nos pensées avec un peu de recul, en apprenant à nous accorder des moments de silence, malgré l’inconfort, la peur et le sentiment de culpabilité qui risquent de nous envahir les premières fois.
Quand survient un moment que nous pourrions qualifier de souffrant, nous pouvons apprendre à l’accueillir pour ce qu’il est : un formidable outil pour devenir de plus en plus conscients que la Vie sait toujours ce qu’elle fait et que nous créons nous-mêmes nos expériences en croyant nos pensées. Nous pouvons aussi nous rappeler comment certaines souffrances du passé nous ont transformés, se révélant souvent des bénédictions que nous n’avons pas su voir au moment de leur occurrence.
Être conscients, c’est s’observer réagir et plutôt que de mordre, laisser passer ce qui se présente. C’est s’accorder un délai avant de sauter aux conclusions ou de retomber dans nos conditionnements habituels. C’est voir que tout est en place pour nous ramener à la Présence que nous sommes.
Plus nous devenons conscients, moins la souffrance persiste, car nous savons y déceler toute la sagesse de la Vie. Je ne dis pas que la souffrance disparaît, mais elle est de moins en moins forte et de plus en plus courte, car nous ne la nourrissons plus de nos pensées de victimes, de malchance, d’injustice. Nous cessons de résister, nous nous laissons traverser par tout ce que la Vie met sur notre chemin. Et plutôt que de ressentir de l’amertume, nous arrivons même à être dans la gratitude.
Être conscients, c’est vivre dans le « Maintenant », sachant au plus intime de notre Être que la Vie s’exprime à travers nous, sans que nous puissions nous y opposer sans souffrir. Toute la Conscience et la Paix résident dans notre capacité à ouvrir notre cœur et à accueillir Ce qui est.