Effectivement une partie de notre activité mentale entretien l'idée d'un "moi", en nous identifiant continuellement à cette entité nous ne faisons que la nourrir et l'entretenir.
Une autre partie du mental a pour fonction essentielle de nous servir sur le plan physique, en mettant à notre disposition toute une palette d'outils nécessaires à notre survie comme par exemple le raisonnement.
Tu as pris connaissance et reconnu ce personnage et pourtant il est toujours là.
En même temps tu nourris le désir de le voir se dissoudre afin de t'en libérer.
As-tu réalisé qui dit cela en toi ?
Qui souhaite se libérer ?
Le mental nous joue de sacrés tours et tu en es parfaitement conscient.
Il y a d'une part cette entité créée par nos pensées, notre savoir, nos conditionnements, nos souvenirs, nos émotions, tout cela le mental le compartimente, le met dans des petites boîtes et finit par nous manipuler.
D'autre part il y a des prises de conscience qui nous ouvrent des portes et laissent entrer le souffle de l'aspiration vers des niveaux plus élevés de la conscience, alors le mental toujours lui, se met à vouloir se débarrasser de ses propres conditionnements.
C'est le penseur qui souhaite se débarrasser du penseur, le penseur souhaite se débarrasser de lui-même et cela crée un conflit terrible entre "moi" et "moi" car cette partie du mental qui crée le "moi" a terriblement peur de perdre son identité, de mourir en quelque sorte.
D'une part elle lutte pour conserver son identité et d'autre part elle lutte pour s'en débarrasser, cela est épuisant car il y a dans cette démarche une résistance très forte à ce qui Est, à ce qui est là, présent en nous.
Lorsque toute lutte, toute résistance cesse, alors la paix survient comme une bouffée de douceur de la profondeur de l'Etre.
Par l'exploration, l'attention, la contemplation, l'observation, la méditation, nous découvrons le jeu du mental et toute l'agitation qui règne en surface.
Avec patience et persévérance nous reconnaissons ce qui se trame en dessous de la surface et toujours vers des niveaux plus profonds, plus enfouis, plus subtils.
Nous apprenons à nous connaître en allant à notre propre rencontre, tout ce qui constitue l'identité apparaît et l'entité présente est mise en lumière par la conscience.
Il s'agit là d'observer en un premier temps puis de reconnaître ce qui est présent, cela peu prendre plus ou moins longtemps selon l'individu.
Ensuite, en nous plaçant en tant qu'observateur nous prenons automatiquement du recul plus ce recul est grand, plus notre vision est vaste et profonde, le lâcher prise peut alors survenir car nous réalisons que ce que nous sommes en train d'observer n'est pas ce que nous sommes en réalité.
Ce que je suis en train d'observer, c'est ce que je suis en train de créer en cet instant précis, alors j'ai le choix, soit de cesser de le nourrir, soit de l'accepter totalement. Dans les deux cas cela se fait par l'amour et non par la force, il n'y a rien a forcer, cela se passe dans la douceur ou ne se passe pas.
Comment réaliser l'Unité tant qu'une partie de nous est en conflit avec une autre partie de nous ? Lorsque la partie de nous qui refuse, qui résiste, qui désire ou souhaite autre chose, accepte totalement et inconditionnellement l'autre partie alors la lumière de l'amour inonde notre être tout entier.
Tu as tous les ingrédients pour que le feu de la conscience illumine tout ton être et pourtant tu t'essouffles sur les braises qui ne prennent pas, accepte totalement le fait que le feu ne démarre pas, regarde les braises, vois la beauté en elles, vois la douce lumière qui émane d'elles, aime-les telles qu'elles sont et pour ce qu'elles sont, alors le souffle divin se lèvera et des braises jailliront les flammes de la délivrance.
Pour certains le feu prendra simplement par un souffle léger et pour d'autres il leur faudra un éclair.
Certains sont tellement proches de la libération et pourtant ils n'arrivent pas à faire le dernier pas, celui du lâcher prise total, alors leur âme les met en situation de déstabilisation très forte. Cela peut être une maladie, un accident, un choc émotionnel, etc..
Ce sera au travers de la souffrance intense que toute résistance cessera.
Le dernier pas consiste à s'accepter totalement tel que l'on est en cet instant précis sans l'ombre de la moindre petite résistance, cela implique évidemment d'abandonner tout désir de réalisation, d'éveil et de libération, il est le pas le plus difficile et le plus simple à faire.
Que la Joie inonde ton cœur.
www.eternelpresent.ch