LE RISQUE D’AIMER
Aimer est un mot galvaudé.
Aimer, c’est s’intéresser vraiment à quelqu’un, lui être attentif.
C’est le respecter tel qu’il est, avec ses blessures, ses ténèbres et sa pauvreté,
mais aussi avec ses potentialités, ses dons peut-être cachés...
C’est croire en lui, en ses capacités de grandir, c’est vouloir qu’il progresse.
C’est avoir pour lui une espérance folle :
« Tu n’e pas foutu ; tu es capable de grandir et de faire de belles choses ;
j’ai confiance en toi. »
C’est se réjouir de sa présence et de la beauté de son cœur,
même si elle est encore dissimulée.
C’est accepter de créer avec lui des liens profonds et durables,
malgré sa faiblesse et
Sa vulnérabilité, ses propensions à la révolte et à la dépression.
Si souvent, je peux lui faire du bien et avoir aussi
le sentiment d’être quelqu’un de bien.
A travers lui, c’est moi que j’aime.
C’est une image de moi-même que je cherche.
Mais si la personne commence à me déranger,
à me mettre en cause, alors je met des barrières pour me protéger.
C’est facile d’aimer quelqu’un quand cela m’arrange ou
parce
que cela me donne le sentiment d’être utile, de réussir.
Aimer, c’est bien autre chose.
C’est être assez dépouillé de moi-même pour
que mon cœur puisse battre au rythme du cœur de l’autre ;
Que sa souffrance devienne ma souffrance ; c’est compatir.
Aimer l’autre, c’est lui révéler qu’il est beau.
Jean Vanier
Citation ou texte pris dans le livre de Nicole Charest
(Petites douceurs pour le coeur, tome 1)
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