Tout d’abord, je dois préciser que l’A.M.O.R.C. est depuis toujours apolitique. C’est ce qui explique qu’il compte parmi ses membres des hommes et des femmes ayant des opinions politiques différentes, voire opposées. Dans un autre domaine, rappelons qu’il y a parmi les Rosicruciens des Chrétiens, des Juifs, des Bouddhistes, des Musulmans, etc., et même des personnes qui ne suivent aucune religion particulière. Les réflexions qui vont suivre n’engagent donc que mon point de vue personnel et n’ont rien de dogmatique ou de sectaire. Il faut plutôt les considérer comme une base de réflexion.
Par définition, la politique est l’art de gouverner un pays, une région ou une ville, en principe dans l’intérêt des citoyens. Dans les démocraties, ceux et celles qui assument cette tâche ont été élus directement ou indirectement dans leur fonction. Malheureusement, et comme chacun sait, nombre de pays à travers le monde ne sont pas démocratiques, de sorte que ceux qui exercent le pouvoir l’ont obtenu généralement par la force ou (et) la tricherie, et s’emploient à le conserver en utilisant les mêmes moyens. De toute évidence, ce n’est pas le bien de leurs concitoyens qui les préoccupe, mais l’assouvissement de leurs ambitions et de leurs intérêts personnels.
En l’état actuel du monde, la démocratie reste la meilleure forme de gouvernement. Cela ne veut pas dire pour autant que ce système est sans faille et sans faiblesse. Pour ma part, j’en vois trois principales :
Etant donné que la démocratie est fondée sur l’adhésion du peuple, elle favorise la démagogie chez ceux qui souhaitent gouverner.
Sous la pression des électeurs, on en vient à privilégier les droits au détriment des devoirs, ce qui finit par créer un déséquilibre préjudiciable à la vie sociale.
La démocratie étant fondée généralement sur deux partis majeurs qui s’opposent systématiquement, l’alternance venue, les uns s’emploient souvent à défaire ce que les autres avaient fait lorsqu’ils étaient au pouvoir.
De mon point de vue, la meilleure manière de gouverner ne se situe pas dans un seul parti politique à l’exclusion des autres, mais dans le meilleur de ce que chaque parti peut proposer au service du bien commun. En cela, j’adhère pleinement à ce qui est dit dans la Positio Fraternitatis Rosae Crucis, Manifeste que l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix a publié en 2001 sur un plan mondial, à savoir : « L’idéal en la matière serait pour chaque nation de favoriser l’émergence d’un gouvernement réunissant, toutes tendances confondues, les personnalités les plus aptes à diriger les affaires de l’Etat. » On peut penser qu’un tel gouvernement pluri-unitaire serait une source d’équité, d’efficacité et d’épanouissement pour la société.
Il me semble évident qu’aussi longtemps que les dirigeants et les responsables des divers partis politiques, notamment des deux qui font généralement l’alternance dans les démocraties, ne s’accorderont pas sur des solutions pour résoudre les problèmes majeurs qui se posent à la société (chômage, pouvoir d’achat, logement, délinquance, etc.), la population se divisera sur ces problèmes et rendra plus difficile encore leur résolution. Pour qu’elle soit vraiment efficace, la politique doit être un vecteur d’union et non de division, ce qui suppose de privilégier la concertation, le dialogue et la recherche du consensus. Dans l’absolu, elle devrait être une expression de la philosophie, au sens littéral du terme, à savoir l’« amour de la sagesse ».
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
http://www.blog-rose-croix.fr/20110311a-propos-de-la-politique2/