Comme c’est le cas de tous les êtres vivants, les êtres humains sont capables de se reproduire et, ce faisant, de perpétuer leur propre espèce, d’où l’existence même de l’humanité. Au-delà de son aspect purement physiologique et instinctif, cette faculté, cette fonction, répond à un besoin psychologique et à un désir affectif. C’est ainsi que la majorité des hommes et des femmes vivant en ce monde aspirent à fonder une famille, c’est-à-dire à avoir des enfants et à pérenniser à travers eux une partie d’eux-mêmes. Se pose alors le problème de l’éducation parentale et du devenir de la cellule familiale.
Il y a encore quelques décennies, la famille s’exprimait à travers un “modèle” quasi général : le père et la mère biologiques, et les enfants issus de leur union. Avec l’évolution des mœurs et des mentalités, la notion de couple a beaucoup changé, et avec elle la notion même de famille. Au “modèle classique” sont venues s’ajouter les familles recomposées, les familles monoparentales et, plus récemment, les familles homoparentales. Ce phénomène de société concerne tous les milieux et s’étend à tous les pays, notamment à ceux que l’on dit “développés”.
De nos jours, il est politiquement correct de dire que « tout est bien dans le meilleur des mondes » et qu’il n’existe aucune structure familiale idéale. Mais n’est-ce pas là l’avis des adultes et des parents ? En effet, je suis convaincu que si l’on demandait à un enfant ce qu’est selon lui la famille idéale, il répondrait que c’est celle qui réunit son père et sa mère, ce qui nous ramène au “modèle classique”. Personnellement, c’est ce que je pense également. Pourtant, je ne suis ni fasciste, ni arrière-gardiste, ni homophobe, etc. Cela étant, je sais que la vie n’est ni simple ni facile, et que les circonstances conduisent parfois un couple à se séparer “bon gré, mal gré”.
Je pense que les enfants ont besoin de repères aussi stables et naturels que possible pour leur équilibre psychologique. Certes, il y a malheureusement de nombreuses familles “classiques” qui ne répondent pas à ce besoin et dans lesquelles les enfants manquent d’amour, d’affection et de compréhension. Mais selon moi, ce n’est pas une raison pour banaliser l’augmentation constante des familles recomposées et monoparentales, et justifier la normalisation en cours des familles homoparentales. D’autant que là aussi l’amour, l’affection et la compréhension peuvent être absentes.
Ces quelques remarques n’engagent que moi et n’expriment en aucun cas une stigmatisation des familles qui sortent du “modèle classique”, d’autant que j’en connais qui se portent très bien. Cela étant, leur augmentation quasi exponentielle ne traduit-elle pas l’instabilité qui fragilise chaque jour un peu plus le corps social et la cellule familiale ? À chacun sa réponse…
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
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