Texte de Diane Gagnon - Auteur, Coach, Conférencière Bien que cette question semble être une Lapalissade en soi, bien des gens se demandent encore: " Comment faire pour savoir si je suis moi-même ? Est-ce que j'étais moi-même dans cette situation, lorsque...
Bien que cette question semble être une Lapalissade en soi, bien des gens se demandent encore: « Comment faire pour savoir si je suis moi-même ? Est-ce que j’étais moi-même dans cette situation, lorsque j’ai dit telle chose, lorsque j’ai pris telle décision » ?
Quelqu’un de proche me disait récemment « j’essaie très fort d’être moi-même ». Mais même en disant cela, nous prouvons que nous ne le sommes pas !
Car nous confondons souvent être soi-même, c’est-à-dire être naturel, sans se forcer, sans jouer de rôle, sans chercher à plaire, sans vouloir être aimé. Nous sommes nous-mêmes tout le temps ! Même lorsque nous avons l’impression de ne pas l’être !
Et pourtant, toutes ces attitudes font partie de nous ! Nous sommes nous-mêmes même en tentant de vouloir être plus que ce que nous sommes !
Même lorsque nous avons l’impression de jouer un rôle, nous sommes nous-mêmes ! Car alors à ce moment-là, c’est ce que nous sentions que nous avions besoin de faire ou d’être pour survivre, pour être aimé.
Bien entendu, il nous arrive de rencontrer des gens qui en font trop, qui ne semblent pas naturels, qui semblent jouer constamment un rôle. Mais pourtant, ils sont eux-mêmes à ce moment-là, en jouant précisément ce rôle-là.
Le problème vient du fait que nous ne nous sentons pas bien lorsque nous voulons trop en faire, lorsque nous cherchons à impressionner, lorsque nous ne savons plus « comment être nous-mêmes « !
Au fil du temps, nous finissons par apprendre à être totalement, complètement nous-mêmes, avec nos défauts et nos imperfections, avec nos talents et nos dons, avec nos limites et notre infini ! Alors, nous ne nous posons plus la question si nous sommes nous-mêmes, si nous sommes en train de jouer un rôle, de paraître narcissiques ou de trop en faire. Nous sommes, tout simplement. Nous sommes ce que nous sommes À CE MOMENT LÀ ! Car nous changeons continuellement, nous évoluons, nous comprenons et nous avançons. Ce « nous-mêmes » d’aujourd’hui sera désuet demain.
Je pars du principe que nous faisons tous de notre mieux, avec ce que nous sommes au moment où nous le faisons. Notre « mieux » d’il y a 10 ans n’est pas le même que celui d’aujourd’hui et ne sera pas le même dans 10 ans. Mais au moment où nous croyons faire pour le mieux, c’est ce que nous pouvions faire de mieux !
Même les gens qui ne nous semblent pas naturels sont eux-mêmes à ce moment-là. C’est le masque qu’ils ont choisi de porter à ce moment-là pour survivre, pour ne pas être jugés, pour être aimés. En cela, il me semble qu’il nous faut avoir de la compassion pour tous ceux que nous rencontrons, qu’ils soient empruntés ou naturels, car chacun est lui-même à chaque instant de sa vie, faisant du mieux qu’il le peut même s’il croit qu’il pourrait faire mieux.
Cela ne signifie pas que nous devrions tous nous ficher de ce que nous sommes ou de ce que nous faisons. Cela n’endosse pas un je-m’en- foutisme porteur de nivellement par le bas.
Cela signifie plutôt de s’accepter comme nous sommes à ce moment-ci, sachant que demain, nous serons déjà une autre personne, meilleure, espérons-le.
Cela signifie surtout apprendre à s’aimer, tels que nous sommes. Tout le temps. Même si nous ne rencontrons pas toujours nos attentes.
Cela signifie d’apprendre à être. Juste être dans le moment présent, dans l’Amour. Être Soi.
Dès lors que l’on est spiritualiste, on admet l’existence de l’âme. Tel est le cas de tous ceux qui suivent une religion ou mènent une quête spirituelle. Il en est de même des Rosicruciens, qui pensent également que tout être humain en possède une et ne se limite pas à un corps physique et aux processus mentaux qui lui permettent, entre autres, de penser. À ce propos, rappelons que la Rose-Croix, en tant que symbole traditionnel, n’a aucune connotation religieuse. Elle représente le fait que tout individu est corps (la croix) et âme (la rose). Autrement dit, elle symbolise la dualité de l’être humain.
Admettre l’existence de l’âme est une chose ; savoir ce qu’elle est en est une autre. Au regard de l’ontologie rosicrucienne, elle s’apparente à une énergie spirituelle. En tant que telle, elle imprègne toutes les cellules de notre corps physique, à la manière dont l’air remplit toutes les pièces d’une maison. En fait, c’est elle qui nous anime, au sens de nous donner vie. Certes, nous avons le sentiment que notre organisme vit sous l’effet de nos fonctions dites vitales et de ce qui les maintient en activité : l’air que nous respirons, la nourriture que nous absorbons, l’eau que nous buvons, etc. Mais sans l’influx spirituel généré par notre âme elle-même, il nous manquerait une part essentielle de notre vitalité.
Mais l’âme ne se limite pas à animer notre corps ; c’est elle aussi qui fait de chacun de nous un être, non seulement vivant, mais également conscient. En effet, la conscience est un attribut de l’âme et non un produit exclusif du cerveau. Il ne s’agit pas de minimiser l’importance de cet organe, car il joue un rôle fondamental dans la perception du monde extérieur, le contrôle des fonctions volontaires, et l’ensemble des processus mentaux. Mais il existe en nous des facultés subliminales qui transcendent notre activité purement cérébrale. C’est ce qui explique pourquoi des personnes plongées dans le coma ou en état de vie végétative continuent, non seulement à entendre et même parfois à voir, mais également à penser.
La question qui se pose à propos de l’âme est également de savoir d’où elle provient, quelle en est la source. D’un point de vue rosicrucien, elle est une émanation de l’Âme universelle, laquelle est parfaite en essence. Comme son nom l’indique, cette Âme imprègne tout l’univers et anime tous les êtres qui le peuplent. Sur Terre, elle s’exprime à travers la nature et toutes les formes de vie qui en font partie. Plus la créature concernée est évoluée, plus l’Âme universelle manifeste à travers elle des fonctions, des facultés et des attributs, ce qui explique, par exemple, pourquoi un chimpanzé est infiniment plus intelligent et sensible qu’un ver de terre, lequel est lui-même plus avancé qu’un arbre dans la chaîne de l’évolution.
Étant donné que l’Âme universelle est parfaite en essence et que l’âme de tout être humain émane d’elle, on peut se demander pourquoi celui-ci est aussi imparfait dans son comportement. C’est parce qu’il n’a pas conscience de sa perfection latente et qu’il possède le libre arbitre, de sorte qu’il peut s’opposer à sa nature profonde et faire le mal. Si nous vivons sur Terre, c’est précisément pour conscientiser ce qu’il y a de meilleur en nous et le manifester à travers nos pensées, nos paroles et nos actions. Autrement dit, c’est pour évoluer spirituellement, jusqu’à ce que notre âme personnelle, sous l’impulsion de l’Âme universelle, atteigne l’état de Sagesse, appelé « état de Rose-Croix » dans la Tradition rosicrucienne. Quiconque atteint cet état dans l’une de ses vies successives n’est plus dans l’obligation de se réincarner.
Qui d’entre nous ne se sent pas parfois coupable de quelque chose?
Nous avons l’impression d’avoir trop parlé, ou de ne pas avoir dit ce qu’il fallait lorsque le moment était venu. Nous avons l’impression de ne pas en avoir fait assez, ou d’en avoir fait trop. Nous nous sentons coupables de ne pas avoir été à la hauteur, ou au contraire d’avoir éclipsé les autres parce que nous étions à notre meilleur. Nous nous sentons coupables de nous être emportés, ou d’avoir eu des jugements hâtifs envers les autres.
Bref, nous nous sentons coupables du pire et du meilleur, quelle que soit la circonstance, peu importe avec qui.
Cette culpabilité que nous traînons avec nous peu importe où nous allons nous coûte cher! Beaucoup plus que ce que nous croyons!
Elle nous prive de notre bien-être en ressassant le passé et en nous volant le moment présent. Elle traîne avec nous comme de la gomme à nos souliers. Elle emporte notre joie de vivre et nous prive des moments magiques de la vie. Même quand il nous arrive quelque chose de beau, d’extraordinaire, nous nous sentons parfois coupables de notre bonheur face à ceux qui semblent moins heureux que nous!
La culpabilité est le pire ennemi de notre évolution, de notre paix intérieure, de notre bien-être, de notre estime de soi, de notre bonheur. Elle est une voleuse de l’instant présent. Elle triche sur tous les plans en nous faisant nous sentir mal d’être ce que nous sommes.
La culpabilité est une prison qui nous prive de nos ailes et qui freine tous nos mouvements.
Et si d’aventure ce sont d’autres personnes qui nous font sentir coupables, alors c’est la totale! Nous rampons sous le poids de notre culpabilité comme si nous étions le pire criminel du monde!
Pourtant, nous n’avons pas à nous sentir coupable DE QUOI QUE CE SOIT! Nous avons fait une erreur? Alors demandons pardon et tentons de la réparer. Aucune culpabilité ici, juste le sens des responsabilités d’une personne qui s’assume totalement.
Tout le reste, toute la culpabilité que nous ressentons ou que l’on essaie de nous faire sentir, c’est de la bouillie pour les chats (et pardon aux chats pour cette expression!)!
Avons-nous fait de notre mieux? Oui, alors tout est parfait! Non? Alors réparons et tout est parfait! Il n’est pas possible de réparer? alors demandons pardon et apprenons la leçon. Tout est encore parfait!
Il ne sert à rien de traîner de la culpabilité pour quoi ce soit dans notre vie : c’est l’ego qui aurait voulu être parfait, selon ses propres critères jamais adéquats et qui nous tape sur la tête parce que nous n’avons pas fait comme IL le voulait.
La prochaine fois que nous sous sentirons coupables de quoi que ce soit, ayons le réflexe de nous en débarrasser immédiatement, comme nous retirerions tout de suite le chewing-gum collé à notre semelle. Jamais nous ne continuerions à marcher en espérant qu’il s’efface de lui-même : nous nous arrêtons, nous le détachons, et puis nous continuons notre chemin. Faisons de même avec le sentiment de culpabilité : arrêtons-nous, débarrassons-nous-en et continuons notre route dans la paix.
Quel beau cadeau à se faire que de se débarrasser du sentiment de culpabilité, beaucoup trop cher pour nos propres moyens!
L’inspiration n’est pas quelque chose que l’on appelle ou que l’on décide : c’est quelque chose qui vient, dès lors qu’on laisse la place à ce qui peut surgir.
Cela signifie qu’il faut mettre notre ego de côté, faire taire nos résistances à ce que nous ne contrôlons pas, lâcher prise justement à ce que nous avons l’habitude de contrôler, et surtout, faire confiance à la Vie.
L’inspiration est un message que nous recevons de quelque chose de plus grand que nous. Combien de fois avons-nous eu une inspiration en même temps que quelqu’un d’autre? Comme si nous étions tous interconnectés, effectivement.
Pour développer notre inspiration et la laisser s’exprimer partout dans notre vie, nous devons accepter de ne pas contrôler ce qui nous vient spontanément. Nous devons laisser toute la place à ce qui demande à être exprimé, que ce soit par les mots, la peinture, le dessin, le chant ou toute autre forme d’expression.
Nous devons nous mettre au service de la lumière pour laisser passer à travers nous ce que la Vie demande à faire connaître. Parfois, nous avons de la difficulté à suivre le mouvement de nos doigts sur le clavier, que ce soit de l’ordinateur ou du piano, ou à suivre le mouvement de notre main sur la toile blanche ou de notre voix sur une portée vierge, tant le message a hâte de s’exprimer enfin!
Pourtant, en toutes ces occasions, c’est la Vie pure qui demande à s’exprimer à travers nous. Nous devons considérer comme un immense privilège le fait d’accepter son intrusion dans nos vies trop organisées. Car rien n’est plus beau que l’inspiration qui nous vient en des moments parfois inopportuns pour nous, mais toujours à point pour l’Univers.
Tout ce que nous acceptons de laisser passer comme message de la Vie à travers nous est un cadeau divin que nous devons accueillir et transmettre, tout autant que nous le recevons. L’inspiration reçue doit toujours servir à inspirer les autres! Rien n’est plus précieux que l’inspiration que nous laissons passer à travers nous. Car l’inspiration, c’est la Vie qui exprime ainsi son amour à toute l’humanité.
Ce voyage, si riche et bouleversant que je n’ai toujours pas fini de digérer, fut un temps de l’éveil. L’un des moments capitaux eut lieu dans le désert de Thar (Rajasthan).
Le corps limé et l’âme polie par la route, j’étais descendu au petit matin au bord d’un étang dans lequel se mirait un temple. Là, dans le silence et la solitude de l’aube, dans cette transparence cristalline de l’eau et de l’air, j’ai été soudain comme submergé par une force de paix, de plénitude, de lumière. Les larmes, abondantes, coulaient sans raison. Entre le monde et moi, tout soudain était communion, amour, harmonie.
Cette expérience était-elle une illusion – je me méfie plutôt des états mystico-extatiques – ou une manifestation de la Gloire divine qui irradie en permanence les êtres et les choses ? Je ne sais pas et je préfère ne pas me prononcer. Peu importe d’ailleurs. L’essentiel – ce dont je suis sûr – c’est qu’après rien n’était plus comme avant. Mon cœur avait été touché, une autre dimension de la conscience s’était ouverte en moi.
Oui, il y a au plus profond de l’être et du monde une force, un Être, une Présence infinie, au-delà du temps et de l’espace, qui transcende le réel et qui le fonde. Oui, l’homme est un mélange de finitude et d’infini, de temporel et d’éternel.
A ce moment-là, cet Être, ce Tout-Autre était encore impersonnel.
Depuis quelques années, on entend parler, à travers des livres et des sites Internet, de la «loi d’attraction». Les explications données varient en fonction des auteurs, et selon les cas, ont une connotation plutôt religieuse, plutôt new âge ou plutôt spiritualiste, voire mystique. Il ne m’appartient pas de commenter ces explications, chacun étant libre d’y adhérer ou non, tout ou partie. Cela étant, et contrairement à ce que pensent de nombreuses personnes qui semblent découvrir l’existence de cette loi, elle n’a rien de nouveau dans son essence. Ce qui l’est, c’est sa dénomination.
Au regard de la philosophie rosicrucienne, ce que l’on appelle «loi d’attraction» est la synthèse d’une loi (le karma) et d’une faculté (la création mentale). Le karma, appelé également «loi de compensation», opère de telle manière que chacun récolte (attire) tôt ou tard ce qu’il a semé, en positif comme en négatif. Cela veut dire que notre destin est en grande partie conditionné par ce que nous pensons, disons et faisons au quotidien, ce qui implique notre libre arbitre. Si je précise «en grande partie», c’est parce qu’il nous arrive d’être confrontés à des épreuves qui ne sont pas karmiques, mais qui sont dues au fait qu’il est impossible de vivre sur Terre sans jamais être éprouvé. À l’inverse, on peut connaître des moments de bonheur qui ne résultent pas de notre comportement, mais d’un heureux concours de circonstances.
Quant à la création mentale, il s’agit de la faculté qui consiste, au moyen de la visualisation, à créer mentalement ce que nous souhaitons voir se réaliser (attirer) dans notre vie. La méthode à suivre est enseignée aux membres de l’A.M.O.R.C. dès le début de leurs études, de sorte qu’ils l’utilisent régulièrement pour orienter leur vie aussi positivement que possible. Cela étant, il serait mensonger de laisser supposer qu’il suffit de vouloir que telle ou telle chose de positif nous arrive pour que cela se produise effectivement. En effet, il faut le mériter karmiquement. Par ailleurs, on doit agir en conséquence, car chacun connaît l’adage «Aide-toi ; et le ciel t’aidera».
Conformément aux explications précédentes, la loi d’attraction désigne plutôt le principe selon lequel tout être humain peut “attirer” dans sa vie des événements conformes à ses désirs les plus chers, mais ce, dans les limites du karma positif et négatif qu’il se crée lui-même par les choix qu’il fait. Cela suppose, non seulement d’utiliser le pouvoir créateur de la pensée, mais également de s’évertuer à bien penser, bien parler et bien agir au quotidien. Quiconque parvient à concilier ces deux exigences a toutes les chances de vivre heureux, sachant que le bonheur est une quête de chaque instant.
Dans son expression la plus élevée, la loi d’attraction correspond à la loi d’amour. Dans la matière, c’est cette loi qui conduit les atomes à s’attirer pour former des molécules, qui s’attirent à leur tour pour former les substances matérielles. Dans les règnes végétal et animal, elle suscite l’attirance entre les polarités mâle et femelle, afin que les espèces puissent se reproduire. Elle œuvre également à travers le règne humain, où elle génère, non seulement l’attraction entre les sexes, mais également et peut-être surtout entre les personnalités, et même les âmes. En fait, elle est sur Terre l’expression de l’Amour universel, cette Force extraordinaire qui est à l’origine de toute la Création et qui, au-delà des apparences, l’anime et la maintient.
Quand nous suivons le flot de la Vie, même si parfois c’est en accéléré, nous sommes dans le même mouvement qu’elle et nous ne perdons pas d’énergie inutile à ramer à contre-courant, à nous battre contre les événements, à nous épuiser à force de vouloir que tout soit fait à notre façon.
Quand nous nous entêtons à vouloir que tout fonctionne comme nous le voulons, à la perfection, selon nos critères et nos échéanciers, nous ne pouvons qu’être déçus.
Notre besoin de contrôler notre environnement, et les autres, est à la base de bien des souffrances dans notre vie. Nous finissons par comprendre un jour que, bien que nous puissions vouloir répondre à nos besoins, manifester nos intentions et exprimer nos désirs, c’est la Vie qui décide ce dont nous avons besoin pour évoluer en ce moment. Et même si cela ne nous plaît pas toujours, elle a toujours raison.
On peut vouloir réaliser ses rêves, se créer un monde d’abondance et d’aisance, mais parfois, ce n’est pas tout à fait ce dont nous avons besoin maintenant pour comprendre certaines choses dans notre vie.
Quand nous acceptons que ce soit la Vie qui nous porte, alors les choses se placent d’elles-mêmes, les miracles surgissent de partout, les bonnes personnes viennent à nous et notre quotidien est rempli de magie… pour peu que nous acceptions de le voir.
Quand nous sommes prêts pour passer à autre chose, pour réaliser notre mission ou pour passer à la mission suivante, c’est la Vie qui vient nous faire signe. Nul besoin de chercher les signes sous toutes les coutures, notre Vie vient à notre rencontre et nous interpelle pour que nous accomplissions ce pour quoi nous sommes faits.
Ainsi, il vaut mieux s’en remettre à la sagesse de la Vie et accepter ce qu’elle met à notre disposition, même quand ça ne nous plaît pas, en prenant conscience que nous devons franchir cette étape devant nous. Cela ne veut pas dire que nous devions rester inactifs devant les événements ni lutter de toutes nos forces pour les contrer. Cela signifie que nous devons suivre le courant de la Vie.
Ce n’est plus le moment d’avoir peur, c’est le moment d’y aller, de faire corps avec la Vie.
Nous souffrons moins quand nous luttons moins. Et nous savons alors, hors de tout doute, que nous sommes à la bonne place, au bon moment.
De mon point de vue, la gentillesse est une qualité, au même titre que l’humilité, la générosité, la tolérance, etc. Malheureusement, la société a tellement perdu ses repères moraux que cette qualité est considérée de nos jours, sinon comme un défaut, du moins comme une faiblesse. C’est ainsi qu’elle est perçue, au mieux comme de la naïveté, au pire comme de la niaiserie. Aux yeux de nombreuses personnes, il est même devenu anormal, pour ne pas dire suspect, d’être gentil. Cela traduit le “durcissement” qui s’est produit dans les rapports humains au cours des dernières décennies.
Qu’est-ce que la gentillesse ? D’une manière générale, c’est l’attitude qui consiste à être aimable et sympathique dans ses relations avec autrui, étant entendu que cette amabilité et cette sympathie ne doivent pas être feintes, mais sincères. C’est aussi être serviable et attentionné, c’est-à-dire attentif et non pas indifférent aux autres. En fait, la gentillesse inclut en elle-même de nombreuses qualités qui facilitent la vie en société et la rendent plus agréable. Imaginez ce que serait le monde si les gens étaient gentils les uns envers les autres…
D’année en année, le sentiment d’insécurité et l’individualisme qui prévalent dans la société ont rendu la gentillesse encore plus suspecte. Alors qu’elle devrait susciter de bons sentiments chez ceux qui en bénéficient, et même une certaine reconnaissance de leur part, elle donne lieu à de la suspicion quand ce n’est pas de l’agressivité. Aux yeux de beaucoup, le fait d’être gentil cache nécessairement quelque chose “de louche”, d’où le sentiment de méfiance à l’égard d’une personne gentille. À défaut de voir en elle quelqu’un de naïf, on la soupçonne d’être hypocrite ou intéressée.
À propos de naïveté, je n’y vois pas l’expression d’un manque d’intelligence. Bien souvent, les personnes que l’on dit ″naïves″ ont le tort, si j’ose dire, de ne pas voir le mal et de ne pas être suspicieuses à l’égard d’autrui. En règle générale, elles sont confiantes et bienveillantes de nature, ce qui est positif en soi. De ce fait, elles sont enclines à être gentilles, non seulement avec leurs proches, mais également avec les autres en général. Ce sont donc de bons voisins, de bons collègues de travail, de bons amis. C’est précisément ce que les Rosicruciens s’efforcent d’être dans la vie courante.
Naturellement, être gentil(le) ne veut pas dire tout accepter et tout tolérer, car il y a des comportements inacceptables et intolérables. Tel est notamment le cas de ceux qui portent atteinte à l’intégrité et à la dignité de la personne humaine. De même, cela ne consiste pas à “tendre la joue gauche si on nous frappe sur la joue droite”, mais plutôt à ne pas alimenter les rapports de force et à ne pas répondre à la violence par la violence. Quoi qu’il en soit, il serait bien de réhabiliter la gentillesse et d’en faire le fondement des relations entre citoyens.