C’est le soir de l’existence. Mais quand on y songe bien, vieillir, c’est aussi beau que naître. C’est même plus riche que naître. Naître, ce n’est qu’une promesse tandis que vieillir, c’est un accomplissement.
La vieillesse est la saison des récoltes, des moissons dorées et des blés mûrs. Si bien qu’on peut dire sans se tromper que les feux du soleil couchant sont aussi beaux que ceux du soleil levant.
D’autant plus que ce sont eux qui éclairent nos derniers pas sur la terre. C’est dans leur lueur qu’apparaît notre dernière vérité. Les dernières lumières du soleil couchant sont les premiers rayons de l’éternité. Et quand elles se projettent sur les dernières années de notre vie, alors on devient sage et on cesse d’être acteurs...
Nous cessons d’être des personnages de la « comédie aux cent actes divers » qu’est la vie, pour redevenir des personnes. Des personnes responsables de la qualité de leur fin de route. Des personnes mises en face de leur devoir terminal. Des personnes dont le dernier défi sur la terre est de transformer leur déclin physique en croissance morale.
Vieillir, c’est voir le monde par l’autre bout de la vie. Et alors, les perspectives ne sont plus les mêmes. Car à mesure qu’on s’approche de « l’autre monde», on se détache peu à peu des intérêts terrestres pour investir dans les valeurs éternelles. Celles qui, seules, peuvent combler l’immensité de notre espérance.
— Doris Lussier (Petites douceurs pour le cœur, p. 94)
http://www.lapetitedouceur.org/article-21793516.html
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