Si c’était horrible, ce serait facile de dire non, de monter la barre, de déclarer que l’on mérite mieux et que l’on n’accepte plus de se sacrifier. Oui, s’il n’y avait que des aspects négatifs, on n’hésiterait pas à faire ce qu’il faut pour se libérer.
C’est quand c’est tolérable que c’est plus difficile… Quand notre cœur nous demande un peu plus, ou un peu mieux, mais que l’on est tout de même relativement bien. Quand on n’est pas tout à fait dans notre élément, pas tout à fait comblé, mais que l’on retire tout de même un peu de positif de la situation que l’on aimerait changer.
C’est étrange à dire, mais il est souvent plus facile de s’élever au-dessus d’une douleur terrible qu’au-dessus de la médiocrité. Se libérer de la souffrance est un mouvement de survie. À peu près tout le monde a un instinct de survie. Mais renoncer à ce qui nous convient un peu, mais pas tout à fait – déclarer que l’on est digne d’être choyé, non pas seulement contenté – requiert beaucoup, beaucoup de force. Et d'amour, certainement.
Évidemment, si on a tendance à ne jamais être satisfait, notre sentiment d’insatisfaction nous suivra où que l’on soit. La clé première restera toujours d’apprendre à cultiver la paix et la gratitude exactement où l'on est maintenant. Cela dit, si l’on se sent profondément inspiré à avoir plus, sur quelque plan que ce soit, on peut tenir pour acquis qu'il y a une bonne raison. Ce n'est pas le caprice de l'enfant gâté, mais l'appel du héros qui reconnaît en lui le germe des plus belles possibilités, et qui sait qu’il ne tient qu’à lui de les concrétiser.