« Scrutateur curieux de toute Nature,
J’ai connu le commencement et la fin du grand tout.
J’ai vu l’or dans toute sa puissance dans les profondeurs de la mine ;
J’en ai saisi la substance et j »ai compris les fermentations de son levain.
Je pourrai expliquer par quel art l’âme fait son nid,
Dans les flancs d’une mère et poursuit sa progression, et comment une graine de blé, et un pépin de raisin, tous deux, quand ils sont mis sous la poussière humide,
Deviennent pampre du blé et raisin de la vigne, et finalement pain et vin.
C’était le néant, Dieu voulut, le néant devint quelque chose ;
J’en doutai, je cherchai sur quoi l’univers est basé ;
Rien ne le tenait en équilibre et rien ne le soutenait.
Finalement, à la mesure de la prière et de l’opprobre,
Je mesurai l’éternité ; il rappela mon âme,
Je mourus, j’adorai, je ne suis plus rien.
Louis-Claude de Saint-Martin