Fascinantes, méconnues, mystérieuses... Les adjectifs ne manquent pas pour décrire les Reines d'Egypte. De Cléopâtre, la plus connue, à Nefertari, l'exposition "Reines d'Egypte", qui s'est tenue à Monaco en 2008, présente leurs différentes facettes à travers 250 objets. Femmes de pouvoir, celles qui étaient mère, fille ou épouse du Pharaon ont joué un grand rôle en Egypte. Ici, cet éblouissant masque doré est attribué à une contemporaine de la régente Iahhotep .
Certaines reines d'Egypte ont été des femmes de pouvoir, comme Tiy, épouse d'Amenhotep III, qui a eu un rôle diplomatique important lors de son règne. Elle conseillait son mari et écrivait aux souverains de son temps. Sa statue a été découverte en mars 2008, dans le sud de l'Egypte.
Les reines ou princesses "divines adoratrices" étaient la principale autorité religieuse au premier millénaire. Prêtresses du dieu Amon de Thèbes, dieu suprême qui symbolise le souffle vital caché de l'univers, elles étaient vouées au célibat et se succédaient par adoption, chaque conquérant plaçant sa fille adoptive à ce poste stratégique. Ici, le Pharaon Ramsès II, qui a régné pendant la 19e dynastie (1279-1213 av. JC) est entouré des déesses Isis et Hathor .
Il était courant que le Pharaon ait plusieurs épouses, dites secondaires ou encore favorites. Parmi elles, se trouvaient des princesses étrangères renforçant des alliances avec des souverains voisins. Elles étaient regroupées dans un "harem", ipet nesout, qui était à la fois un lieu de vie, d'éducation et de pouvoir aussi bien politique qu'économique. Les enfants royaux ainsi que les fils de hauts fonctionnaires y recevaient leur éducation. En ce lieu, les épouses secondaires essayaient d'étendre leurs privilèges et de placer leurs enfants à des postes importants .
Beaucoup de femmes ont entouré chaque roi, de la première dynastie (3100-2200 av. JC) à la conquête romaine en 30 av. JC. Parmi elles, la mère du pharaon, souvent représentée à ses côtés et qui bénéficie d'un culte particulier. Autre personnage, la grande épouse royale, qui est la mère du prince héritier. Elle pouvait être fille d'aristocrate, de militaire ou d'une nourrice royale ou même sœur ou fille du roi, avec les problèmes de consanguinité que cela engendre. Nefertari était par exemple la grande épouse royale de Ramsès II. Les autres femmes étaient les épouses secondaires, souvent des princesses étrangères avec qui le pharaon souhaitait renforcer une alliance. Regroupées dans ce qu'on a appelé "harem" en occident (ipet nesout), c'était plus une cour royale, lieu de pouvoir et d'influence, qu'un lieu d'enfermement. L'alliance mère-fille-épouse, qui accompagne le roi, est vue comme un symbole de création perpétuelle. Les reines ont joué un rôle fondamental dans le renouvellement du pouvoir royal et dans la survie du pharaon dans l'au-delà.
Les témoignages sur le rôle et le statut des reines égyptiennes ne sont pas nombreux. Les œuvres sont effet assez rares, à l'inverse des Pharaons. Il existe peu d'objets représentant la célèbre reine Néfertari, popularisée par les colosses d'Abou Simbel. Beaucoup de leurs tombes ont été pillées ou n'ont pas été retrouvées. Ici, ce papyrus raconte l'enseignement du Pharaon à son héritier.
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