On entend parfois parler de la cruauté de certains animaux, notamment de ceux qui vivent à l’état sauvage. C’est là un non-sens, car aucun d’eux, y compris parmi les prédateurs, ne s’en prend à un autre dans le but délibéré de le faire souffrir. S’il l’attaque, c’est pour se nourrir, se protéger, défendre son territoire ou pour toute autre raison liée à sa survie ou à celle de ses petits. De même, lorsqu’un requin, un crocodile, un ours, un serpent ou autre blesse gravement un être humain ou même le tue, c’est par instinct de prédation ou de défense. En cela, ils peuvent se montrer, non pas cruels, mais dangereux. En fait, seuls les humains sont capables de faire preuve de cruauté envers leurs congénères et les animaux. Cela s’explique par le fait qu’ils disposent du libre arbitre et qu’ils peuvent l’utiliser d’une manière négative, au point de commettre des actes indignes de leur statut.
Comme la plupart des Rosicruciens, j’adhère à la réincarnation. Autrement dit, je pense que tout être humain possède une âme qui se réincarne régulièrement jusqu’à ce qu’elle ait atteint l’état de sagesse, but ultime de son évolution spirituelle. En revanche, la métempsycose, qui consiste à croire qu’un être humain peut revivre dans le corps d’un animal pour expier ses erreurs, me semble totalement infondée, ne serait-ce que parce qu’elle est en opposition avec la loi qui prévaut sur Terre et dans l’univers : l’Évolution. À l’inverse, je pense qu’un animal suffisamment évolué peut franchir à un moment donné le stade du règne humain et connaître sa première vie dans ce règne, puis s’y réincarner. Si vous admettez ce principe, alors il se peut que le chien ou le chat qui vous est si familier soit en cours d’humanisation…
Que l’on en soit conscient ou non, tous les êtres vivants sont interdépendants, non seulement sur le plan biologique, mais également karmique. Cela veut dire qu’en application de cette loi spirituelle, connue également sous les noms de « loi de réaction » ou « loi de compensation », le bien-être de l’humanité est conditionné entre autres par la manière dont elle traite les animaux. Pythagore l’avait parfaitement compris, puisqu’il déclara : « Tant que les hommes continueront à détruire sans pitié les êtres vivants des règnes inférieurs, ils ne connaîtront ni la santé ni la paix. Tant qu’ils massacreront les animaux, ils s’entretueront. En effet, qui sème le meurtre et la douleur ne peut récolter la joie et l’amour. »
En relation avec les remarques précédentes, je suis convaincu que plus les êtres humains respecteront et aimeront les animaux, plus ils se respecteront et s’aimeront entre eux, car ils s’ouvriront à ce que les mystiques en général et les Rosicruciens en particulier appellent « amour universel ». Parallèlement, la médecine et la chirurgie feront de tels progrès que l’une et l’autre, mettant en commun ce qu’elles ont de meilleur et de plus humaniste, parviendront à guérir la plupart des maladies pouvant affecter l’humanité. Je pense en effet qu’en application de la loi karmique, cette fois dans son aspect positif, les êtres humains en viendront à souffrir d’autant moins dans leur chair qu’ils s’emploieront à ne pas faire souffrir les animaux.
Pour clore cette lettre, je vous invite à imaginer que les animaux puissent lui répondre par une « Lettre ouverte aux êtres humains ». À votre avis, que nous diraient-ils ? Comment jugeraient-ils notre comportement à leur égard ? Que nous demanderaient-ils ? Que souhaiteraient-ils pour eux comme pour nous ? En songeant à ces questions, ayez à l’esprit que nous aurons peut-être à leur rendre des comptes dans l’au-delà, notamment à ceux qui, comme nous, ont une âme individuelle et participent à l’évolution de la Conscience universelle, telle qu’elle s’exprime sur Terre.
Dans les liens de l’amour que les animaux attendent de nous, recevez mes pensées les plus cordiales.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
http://www.blog-rose-croix.fr/lettre-ouverte-aux-animaux/