18 septembre 2012
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Ce n'est que l'ego qui est en deuil. Dès lors qu'il y a attachement, il y a possibilité de perte. On peut perdre ce qu'on n'est pas, mais il est impossible de perdre ce qu'on est. Ce ne sont finalement que nos illusions mentales qui s'évanouissent ainsi.
Nous nous croyons séparés, et vivons dans la peur de perdre ce que nous pensons posséder. Mais qui possède ? Seul le moi s'imagine posséder quelque chose.
Toutes les expériences de deuil, de rupture et de séparation, ne sont ainsi que des expériences de lâcher prise, enchaînant les trois temps du refus, de la résignation, puis de l'acceptation.
A l'instant où la situation est véritablement acceptée, il n'y a plus de conflit. Sans conflit, il n'y a pas de deuil.
Toute absence se réfère à une présence. S'il n'y avait présence à l'absence, comment pourrions-nous en parler ?
La présence est comme l'écran de cinéma. Elle ne souffre pas de l'absence du film.La présence ne peut se perdre elle-même. Elle ne peut perdre que les objets qui sont en elle. Mais se sachant libre de tout objet, elle est par elle-même divine béatitude.
Les lâcher prises successifs du moi sont des étapes nécessaires pour prendre conscience de la saisie qui le nourrit. Il n'est pas plus facile de retirer un os de la gueule d'un chien affamé que d'abandonner ce à quoi nous sommes attachés. La vie nous enseigne ainsi le détachement, en nous retirant ce dont nous croyons être le propriétaire.
Si vous cherchez cela qui n'a pas de propriétaire, vous ne trouverez que la conscience pure, qui n'a pas d'autre référence qu'elle-même. Étant son propre support, elle n'a besoin de rien pour pouvoir exister. Elle est, par nature, autonome.
Les deuils, ruptures et séparations sont donc une occasion unique de réaliser que rien ne manque à notre expérience fondamentale du bonheur, qui n'est pas plus lié aux circonstances que le ciel ne l'est aux nuages.
Jean Marc Mantel
Vidéo "Fatigué" de Nicole Charest