Du point de vue spirituel, l’espace intérieur est davantage un état qu’un lieu. Il y est souvent fait référence par le terme de « vacuité », de « vide ».

Si, au lieu de considérer le monde manifesté comme la seule réalité connaissable, nous considérions plutôt le monde non manifesté comme totalité de l’univers, alors le monde manifesté apparaîtrait comme une petite partie occupant un espace limité dans ce grand Tout.

Dans l’espace intérieur, il n’y a pas déplacement mais simultanéité. L’espace intérieur est l’espace de l’Être, celui de la conscience spirituelle. Comme l’exprime la philosophie rosicrucienne, « la conscience est un attribut de l’Être », et l’Être est la totalité de toute chose.

Si la conscience objective nous permet la perception des pensées et des émotions, la conscience spirituelle nous permet la perception de la conscience elle-même.

Si la conscience cosmique était une forme de conscience objective, tel que nous l’avons précédemment mentionné, il existerait un autre état de conscience qu’on pourrait appeler « conscience transcendante ».

Cette conscience serait une conscience sans objet. Considérant que les pensées et les émotions sont des objets, la conscience sans objet se contenterait d’être sans aucune forme.

Cette réflexion nous conduit à observer que la méditation est un moyen privilégié de perception de l’univers dans l’homme : cet espace intérieur est créé d’abord et avant tout par la disponibilité intérieure.

Lorsque, par le processus de méditation, nous avons lâché prise, nous ne devons plus nous accrocher à des pensées ni les poursuivre pour essayer de les contrôler. Nous sortons ainsi du monde de la forme, un espace fermé, pour accéder au monde sans forme de l’Être, un espace ouvert.

Comment pouvons-nous réussir ? Voilà le fameux secret que chacun doit trouver personnellement et qui doit lui être révélé intérieurement. Certaines indications nous sont cependant données : ne pas juger, ne pas avoir d’intention précises, ne pas vouloir emprisonner l’Être dans nos concepts, nos croyances et nos valeurs.

Être patient, avoir le regard de l’enfant, comme si tout était nouveau, avoir confiance, accepter, lâcher prise.

Le simple fait d’être, l’appréciation de la vie, de l’existence, de la beauté des choses, la Paix intérieure, tout cela fait partie de l’espace intérieur de l’Être.

En somme, comme il est dit dans les enseignements de la ROSE-CROIX, il faut apaiser la voix du mental pour entendre la voix intérieure de l’Être et ne faire qu’un avec ce qui est.

        Gilles Harvey

Conférencier de l’A.M.O.R.C.