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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 20:56

0 EDITH PIAF

 

 

C’est en 1955 qu’Édith Piaf s’est affiliée à l’Ordre de la Rose-Croix, qu’elle connut par le biais de Danielle Bonel, sa fidèle secrétaire, et de Marc son mari, musicien d’Édith. Tous deux en faisaient déjà partie et pensèrent que le moment était venu de lui en parler. Elle en demeura membre jusqu’à sa mort, en 1963. Durant ces huit années, elle étudia consciencieusement l’enseignement rosicrucien, qui à l’époque comme maintenant se présentait sous forme de fascicules que l’on reçoit chez soi au rythme de quatre par mois. Sur les douze degrés que compte cet enseignement, elle eut le temps d’en étudier sept, ce qui fut plus que suffisant pour l’ouvrir à une autre approche de l’existence. D’une manière subtile, elle passa progressivement de la religiosité à la spiritualité, c’est-à-dire de la croyance à la connaissance. Très sincèrement, et malgré sa déchéance physique due à une vie éprouvante et excessive dans certains aspects, je pense que les personnes qui l’ont côtoyée durant ces années ont pu percevoir cette transformation intérieure.

 

 

Voyons brièvement quelques notions rosicruciennes auxquelles elle adhéra et qui changèrent sa manière de voir les choses. Avant son affiliation à l’A.M.O.R.C., et en raison de sa formation catholique, elle avait tendance à considérer Dieu comme un Être anthropomorphique qui décide du destin des hommes, y compris de leurs épreuves et du moment de leur mort. C’est ce qui explique pourquoi elle disait L’aimer autant que Le craindre. Par ailleurs, elle croyait au paradis et à l’enfer, et se souciait de savoir, non seulement ce qu’il adviendrait de son âme après la mort, mais également si elle reverrait les êtres chers qu’elle avait aimés. Ses études rosicruciennes lui apprirent trois principes fondamentaux : 1) Dieu s’apparente à une Conscience-Énergie qui s’exprime dans l’univers, dans la nature et dans l’homme lui-même au moyen de lois impersonnelles. 2) Le destin de tout être humain est conditionné par la manière dont il applique son libre arbitre et par le karma qui en résulte. 3) Chacun de nous vit sur terre pour évoluer vers l’état de Sagesse, l’état de Rose-Croix, ce qui implique de se réincarner autant de fois que nécessaire.

 

 

On rapporte qu’Édith Piaf confessa à Ginou Richer, l’une de ses amies : « Dans une autre vie, j’ai dû faire beaucoup de choses bien pour que Dieu m’ait envoyée avec cette voix ». En d’autres termes, elle attribuait cette voix extraordinaire à son bon karma. Des esprits chagrins pourraient ajouter : « Mais qu’a-t-elle fait aussi pour avoir une vie aussi éprouvée et éprouvante ? ». À cela, je répondrai que l’on n’a pas nécessairement les épreuves que l’on mérite, mais celles que l’on est capable de surmonter et de transformer en expériences utiles à notre évolution spirituelle. Édith le savait et fit le choix de mener une vie, certes difficile, mais combien riche et intense sur le plan mystique. Ceci est tellement vrai qu’elle le clama haut et fort dans une chanson testamentaire qui en dit long sur sa force intérieure et son sens des responsabilités : « Non, rien de rien ; non je ne regrette rien ». Elle savait également que le hasard n’existe pas. Pour reprendre la définition donnée par Albert Einstein, « il est le sentier que Dieu emprunte lorsqu’Il veut rester anonyme ».

 

 

Parallèlement à ce qu’elle apprit dans l’A.M.O.R.C., et comme le précise Frédéric Brun dans le texte qu’il lui a consacré, Édith Piaf avait à cœur de parfaire sa culture en général et d’étendre ses connaissances en philosophie. Parlant d’elle, le compositeur Philippe Gérard déclara un jour : « Nous avions de longues conversations très sérieuses. Elle me parlait de ses lectures. Ce qui m’a étonné, c’est qu’elle lisait Platon. Elle s’intéressait beaucoup à la philosophie et à certaines théories mystiques. On discutait de sujets comme l’immortalité de l’âme. » Quant à Hugues Vassal, il nous confie dans son dernier livre : « Alors que j’étais entré dans le cercle de ses intimes, elle se “toqua” de théologie et de philosophie, nous faisant partager un enthousiasme aussi surprenant qu’impromptu pour Teilhard de Chardin. » Assurément, et non sans un brin d’humour, je dirai que la Môme Piaf n’avait pas une cervelle d’oiseau… Outre l’intelligence du cœur que tous ceux qui l’ont connue lui reconnaissaient, elle était beaucoup plus cultivée qu’on ne le pense. Mais sur ce point, elle faisait preuve d’une réelle modestie.

 

À propos d’intelligence du cœur, vous savez que l’amour était au cœur de la vie d’Édith Piaf et qu’il fut le thème central de la plupart de ses chansons, parmi lesquelles son célèbre « Hymne à l’amour », l’une des rares chansons qu’elle composa elle-même. Mais ce serait une erreur de penser qu’elle réduisait l’amour à celui que ressentent deux êtres l’un pour l’autre, à l’instar des amours qu’elle vécut avec tant de passion tout au long de sa vie. Elle aimait aimer en général, et c’est cet amour de l’amour qui conditionna toute son existence, que ce soit à l’égard des hommes qui l’ont aimée, de son public qui le lui rendait bien, et de ses frères humains en général. Il faut noter qu’elle attribuait à Dieu Lui-même cette inclination à aimer, ce qui lui fit dire : « Je crois en Dieu et en l’amour, parce que j’aime Dieu et que c’est Dieu qui me permet d’aimer. »

 

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