Nous n’avons de nous-même que l’état néantiel.
A notre Créateur l’Existence et l’Eternité.
Nous sommes une construction édifiée par une Sagesse,
Et toute construction est appelée à être démolie.
Nous sommes les livres de Dieu.
Ne peut les lire que celui qui connaît l’idée de la Plume.
Et les lettres des livres de Celui qui a créé cette Plume,
Chaque fois qu’apparaissent Ses idées, s’obscurcissent.
Nos âmes ont jailli de Sa lumière
Et l’existence du Tout vient du débordement de la Générosité.
L’âme s’amenuise devant Celui qui la connaît
Et elle se cache dans une retraite que les soucis ne peuvent atteindre.
Personne ne connaît qui je suis, si ce n’est moi.
C’est ce que la raison n’arrive plus à saisir.
Etonnantes, vraiment, les prétentions du Tout !
Ne peut atteindre le Tout que ce qu’Il veut.
Chaque fois que je désire m’unir à mon Essence,
La raison et la science deviennent pour moi des ciseaux de tonte.
C’est elles qui me coupent, avec les phantasmes illusoires,
D’une existence libérée du néant.
Abou’l-Hasan’Ali af-Tajîbi al- Hirrâli, X||e siècle