Serge Toussaint
« Rappelons tout d’abord que sur le plan étymologique, le mot « karma » est d’origine sanskrite littéralement « réaction ».
Dans son emploi le plus courant, il désigne le principe ou plutôt la loi, selon laquelle chacun récolte tôt ou tard ce qu’il a sema, que ce soit d’ailleurs en pensées, en parole ou en action.
C’est ce qui explique pourquoi on la désigne également sous le nom de « loi de compensation ».
Tous les sages du passé se sont référés à cette loi dans leurs discours ou dans leurs écrits, de sorte qu’elle est présente dans toutes les religions et dans toutes les traditions, sous une forme ou sous une autre.
Certes, on peut en ignorer l’existence, et même la nier, mais cela ne l’empêche nullement de s’accomplir et de régir le déroulement de notre vie présente, et même future.
A titre de comparaison, tout ce qui existe sur Terre est soumis à la loi de la gravitation, qu’on en reconnaisse ou non l’application.
L’idéal est donc d’admettre le bien-fondé du karma et de nous comporter en conséquence, ce qui permet de maîtriser davantage notre destin et de le rendre plus conforme à nos espérances.
En fait, il est l’application de la justice divine dans les affaires humaines.
Or il est possible de tromper ou de manipuler autrui, nul ne peut se soustraire au Regard divin.
Au-delà des apparences, le devenir de tout être humain n’est donc pas le fruit du hasard ou de circonstances arbitraires, mais le résultat de ce que nous avons pensé, dit et fait auparavant, ou de ce que nous n’avons pas su ou voulu penser, dire ou faire à un moment donné de notre existence.
Pour comprendre comment opère le karma, il suffit de rappeler que notre vie physique est elle-même régie par la loi de cause à effet.
C’est ainsi que si nous violons les lois naturelles qui opèrent dans notre corps, nous en subissons tôt ou tard les conséquences sous forme de troubles divers.
Si nous les respectons, nous nous maintenons en bonne santé.
Certes, il peut arriver de souffrir d’une maladie n’ayant apparemment pas son origine dans notre comportement, mais ce cas est relativement rare et s’inscrit parfois dans un karma ayant son origine dans une vie antérieure.
La même loi s’applique au niveau de l’âme qui nous anime. C’est ainsi que si nous violons les lois spirituelles qui conditionnent sa perfection latente et son aspiration naturelle au bien, nous en subissons tôt ou tard les conséquences sous forme d’épreuves plus ou moins pénibles.
Si nous respectons ces lois, nous bénéficions en retour de bienfaits divers qui nous confortent dans le désir et la volonté de bien penser, de bien parler et de bien agir.
Si tel est le cas, c’est parce que nos pensées, nos paroles et nos actions s’inscrivent systématiquement dans la Mémoire universelle et deviennent autant de causes qui produisent leurs effets dans cette vie ou dans une autre, donnant lieu, selon les cas, à des situations positives ou négatives, agréables ou désagréables, heureuse ou malheureuses.
En cela, on ne peut dissocier le karma de la réincarnation, car on se réincarne aussi longtemps que nous avons des erreurs à compenser.
S’il est un fait qu’un comportement négatif entraîne tôt ou tard une épreuve karmique, il ne faut pas en déduire pour autant que toute épreuve résulte nécessairement d’un comportement négatif.
En tant qu’être humain, il est en effet impossible de vivre sur Terre sans être confronté à des difficultés de toutes sortes, car la vie comporte inévitablement des contraintes et des vicissitudes liées à la condition humaine.
Vous noterez d’ailleurs que les plus Grands initiés n’ont jamais été exempts d’épreuves et de tribulations.
Il ne serait donc pas raisonnable d’imputer tous nos problèmes ou ceux d’autrui à des compensations karmiques liées à cette vie ou à une précédente.
Agir ainsi reviendrait à faire preuve de fatalisme et de superstition.
Par ailleurs, il est important de comprendre que le karma n’est pas une loi punitive, destinée à nous châtier pour nos erreurs et nos fautes.
Elle est fondamentalement évolutive, en ce sens qu’elle vise à nous faire prendre conscience de ce qu’il faut penser, dire et ne pas dire, faire et ne pas faire pour que notre existence soit constructive et conforme aux lois divines.
Elle constitue par conséquent le fondement de notre évolution spirituelle et la clé du bonheur auquel nous aspirons.
De vie en vie, elle nous incite à appliquer notre libre arbitre d’une manière de plus en plus positive et à exprimer dans notre comportement les vertus les plus nobles de l’âme humaine, jusqu’à ce que nous ayons atteint la perfection, telle qu’un être humain peut la manifester sur le plan terrestre.
Dés lors, nous ne sommes plus dans l’obligation de nous réincarner.