Depuis toujours, tous les hommes aspirent au bonheur, et ce, indépendamment de leur race, de leur nationalité, de leur culture, de leur religion s’ils en suivent une, etc. Cette aspiration semble innée en eux et les pousse à vivre et même à survivre, et ce, en dépit des difficultés et des épreuves de l’existence. En cela, le bonheur est indissociable de l’espoir, d’où l’adage « l’espoir fait vivre ».
De toute évidence, il n’existe aucune “recette miracle“ pour connaître le bonheur. Cela dit, on ne peut nier que certains facteurs y contribuent : être en bonne santé, disposer d’un certain confort matériel, avoir suffisamment d’argent, aimer et être aimé, exercer une profession qui plaît, avoir une passion, se sentir utile aux autres, avoir des projets, etc., sont autant de conditions qui contribuent à rendre un individu heureux. Il est à noter que leur ordre de priorité varie d’un individu à l’autre.
Comme le montre la vie courante, il y a de nombreuses personnes qui ont la chance de réunir la plupart des conditions précitées et qui, pourtant, ne sont pas vraiment heureuses. Or, on constate qu’elles sont généralement athées, ce qui est naturellement leur droit, et qu’elles cherchent le bonheur dans les plaisirs purement matériels. De mon point de vue, elles ne le trouveront jamais, car l’être humain ne se limite pas à un corps physique doté d’une conscience cérébrale. Il possède également une âme qui aspire à des joies plus subtiles, de nature spirituelle.
À l’inverse, une personne qui se consacre uniquement à la spiritualité, au point de rejeter les plaisirs terrestres et de vivre en marge de la société, ne peut pas non plus être vraiment heureuse. Qu’elle en ait conscience ou non, il manque une dimension à sa vie, de sorte qu’une partie d’elle-même est insatisfaite. Vu sous cet angle, le bonheur réside dans un équilibre aussi parfait que possible entre ce qui contribue au bien-être du corps et ce qui contribue au bien-être de l’âme. Tel est d’ailleurs le fondement de la philosophie rosicrucienne.
Est-ce à dire qu’un bon équilibre entre le matériel et le spirituel est un gage de bonheur permanent ? Malheureusement, non. En effet, aucun être humain n’est à l’abri des difficultés et des épreuves inhérentes au monde terrestre. Aussi favorables que puissent être nos conditions de vie, il est donc impossible d’être heureux en permanence. En fait, nous ne pouvons que connaître des moments de bonheur, dont il faut profiter pleinement et qui sont autant de plaisirs et de joies qui nous font aimer la vie.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix