Comme chacun sait, la vie comporte des vicissitudes et des épreuves. Aucun être humain, quels que soient sa nationalité, son rang social, ses croyances religieuses, ses opinions politiques, n’est épargné. Vous-même, qui lisez ces quelques lignes, en avez certainement connues et en connaissez : problèmes familiaux, professionnels, matériels, de santé… Autant de difficultés et de soucis, voire d’angoisses, qui empêchent d’être sereins et pleinement heureux. Que nous le voulions ou non, la vie n’est pas “un long fleuve tranquille”. Pour nombre d’individus, elle s’apparente souvent à un torrent, avec heureusement des périodes d’accalmies, durant lesquelles les eaux prennent un cours moins agité.
En relation avec une épreuve particulièrement pénible, on entend assez souvent dire : « Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ? » Cette interrogation exprime le fait que l’on a alors tendance à rechercher la cause de cette épreuve et à faire un lien entre elle et notre comportement. Il est vrai que la plupart de celles que nous rencontrons sont dues à des mauvais choix de notre part. Parfois nous le savons, parfois nous l’ignorons. A titre d’exemple, une personne qui fume trop ne peut s’étonner d’avoir un jour un cancer des poumons. En revanche, une personne atteinte d’une maladie génétique ne se sent pas responsable de cette maladie et peut même éprouver un sentiment d’injustice.
D’un point de vue rosicrucien, toute épreuve qui engage notre responsabilité est dite karmique, en ce sens qu’elle est l’effet d’une cause que nous-mêmes avons générée par une mauvaise application de notre libre arbitre. Quant aux épreuves que nous rencontrons “sans les avoir méritées”, elles résultent, non pas de notre karma, mais du fait qu’il est impossible de vivre sur Terre sans être confronté à des difficultés et des problèmes divers. Par ailleurs, le fait de vivre en société nous confronte aux autres, de sorte qu’il nous arrive de subir les effets de leur mauvais comportement. Même les plus grands sages n’ont pas été épargnés : Jésus a été crucifié, Socrate condamné à boire de la ciguë, Gandhi assassiné, etc.
Comment savoir si une épreuve est karmique ou non ? La première chose à faire consiste à nous analyser, afin de voir s’il y a un lien entre cette épreuve et notre comportement. Si c’est le cas, il faut en changer, de manière à mettre fin à la cause du problème auquel nous sommes confrontés. Si, après mûre réflexion et même méditation, nous ne parvenons pas à comprendre en quoi nous en sommes à quelque degré que ce soit responsables, il ne faut pas spéculer davantage, d’autant que certaines épreuves peuvent avoir leur origine dans notre vie antérieure.
Qu’une épreuve soit karmique ou non, le meilleur moyen de la « gérer » consiste à l’affronter, en ayant à l’esprit qu’elle est une opportunité d’exprimer ce qu’il y a de meilleur en nous en termes de courage, de volonté, de persévérance, de confiance, de patience, etc. Mieux encore, nous devons partir du principe qu’elle est un moyen de nous transcender et d’acquérir des leçons utiles à notre évolution. En outre, l’école de la vie est ainsi faite que tout individu dispose généralement de la force intérieure voulue pour surmonter les épreuves auxquelles il est confronté à un moment ou à un autre de son existence.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix