A priori, la prière a une connotation religieuse. Il est un fait qu’elle est utilisée dans toutes les religions pour établir un contact avec Dieu. En règle générale, on parle de trois sortes de prières : la prière d’intercession, qui a pour but de Lui demander la réalisation d’un vœu pour soi-même ou pour autrui ; la prière de confession, qui a pour but de Lui confesser des fautes et de solliciter Son pardon ; la prière de reconnaissance, qui a pour but de Le remercier pour un bienfait reçu. Certaines religions ajoutent la prière de vénération. Comme son nom l’indique, elle a pour but de vénérer Dieu, tel ange ou tel saint.
Cela étant, la prière n’appartient pas aux religions, de sorte que toute personne peut y recourir, même si elle ne suit aucun credo particulier. Par ailleurs, elle n’est pas un acte nécessairement religieux. C’est ainsi qu’un athée peut prier, non pas Dieu, puisqu’il n’y croit pas, mais l’Homme, dans ce qu’il a de meilleur. Ce qui importe dans ce domaine, c’est de s’en remettre explicitement ou implicitement à “quelque chose“ qui nous transcende, que ce “quelque chose“ soit divin, humain, ou même naturel.
La plupart des Rosicruciens utilisent la prière, mais dans un esprit mystique et non religieux. Autrement dit, ils ne lui accordent aucun caractère “magique“ et en font le support d’une création mentale liée à la raison pour laquelle ils prient. Sachant que ce que l’on appelle «Dieu» est un ensemble de lois impersonnelles, ils font de la prière une visualisation ayant pour but d’obtenir le résultat espéré. Connaissant également le bien-fondé de l’adage « Aide-toi et le Ciel t’aidera », ils agissent sur le plan humain pour favoriser la réalisation de ce qu’ils souhaitent.
Au même titre que la méditation, la prière est une technique. Réciter par cœur un texte “canonique“ en ignorant son sens profond ou en pensant à autre chose n’a aucune efficacité. Par ailleurs, la position du corps n’influe aucunement sur les résultats obtenus : se mettre à genoux, se prosterner, se balancer, etc., ne rend pas la prière plus recevable. Parfois même, cela occasionne une gêne physique qui la rend moins efficace. En fait, l’idéal est d’adopter une position détendue et confortable, afin que l’âme puisse s’exprimer librement et sans entrave.
Dans son expression la plus élevée, la prière s’apparente en fait à une méditation, ce qui explique pourquoi certains mystiques parlent de « méditation – prière ». En cela, prier, ce n’est pas demander à Dieu d’intervenir directement pour résoudre nos problèmes comme par enchantement. C’est plutôt nous harmoniser avec les plans supérieurs de la Conscience cosmique, afin d’y puiser l’inspiration voulue pour les régler nous-mêmes. D’où la relation qui existe entre la prière et la méditation, dans leur application la plus mystique.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
http://www.blog-rose-croix.fr/20110617a-propos-de-la-priere/