Chacun connaît l’adage «l’espoir fait vivre». Cela est vrai depuis toujours. À l’aube de la préhistoire, lorsque l’homme primitif devait braver les éléments pour survivre, se protéger des prédateurs, risquer sa vie pour se nourrir, etc., il ne fait aucun doute qu’il puisait sa volonté de vivre, certes dans l’instinct de survie, mais également dans l’espoir de trouver de la nourriture, d’échapper aux dangers qui le guettaient, de conserver ses proches autour de lui… À cette époque lointaine, son «espérance de vie» était très brève, à tel point que chaque jour passé était en quelque sorte une victoire sur la mort.
Les millénaires et les siècles ont passé, mais pour des centaines de millions de personnes à travers le monde, les conditions de vie sont telles que l’espoir demeure le fondement de leur survie. Lorsque l’on ne mange pas à sa faim, lorsque l’accès à l’eau potable est un combat de chaque jour, lorsque l’on n’a pas de logement, lorsque l’on manque du minimum de confort matériel, etc., qu’espérer d’autre, si ce n’est améliorer sa condition ? C’est là un terrible constat, car nous ne sommes pas sur terre pour survivre, mais pour vivre pleinement.
Qu’en est-il de ceux et de celles qui ne manquent de rien sur le plan matériel ? De toute évidence, eux aussi espèrent certaines choses : que leur situation ne se dégrade pas ou même s’améliore encore, qu’ils restent en bonne santé ou guérissent s’ils sont malades, qu’ils conservent leur travail ou en trouvent un s’ils n’en ont pas, qu’ils rencontrent l’“âme-sœur” si ce n’est déjà fait, qu’ils aillent un jour dans tel ou tel pays qu’ils aimeraient connaître, etc. Dans son application courante, l’espoir est donc une projection vers un avenir meilleur, heureux, positif, constructif, etc. Il porte en lui ce que chacun souhaite pour son bonheur, tel qu’il le conçoit.
Mais l’espoir devrait transcender le bonheur de chacun et intégrer celui des autres. C’est ainsi que tous les êtres humains devraient espérer de belles et de bonnes choses pour leurs proches, leurs voisins, leurs collègues de travail, leur ville, leur pays, et l’humanité dans son ensemble. Vu sous cet angle, il est un acte de générosité et constitue en lui-même une vertu. Vous noterez d’ailleurs que l’espérance est considérée comme telle, non seulement dans le Christianisme (où elle fait partie des vertus théologales), mais également dans la plupart des religions. Cela veut dire que l’espoir, dans ce qu’il a de plus humaniste, est à la fois une qualité, une fonction et une impulsion spirituelles.
Les remarques précédentes laissent entrevoir le lien qui existe entre l’espoir et la foi. En effet, quiconque croit en Dieu espère, sinon Le contacter ou Le connaître durant sa vie ou après la mort, du moins bénéficier de Son soutien, de Son aide, de Sa protection, etc. Quant aux athées, la plupart d’entre eux ont foi en l’homme et espèrent en lui. Aussi, gageons que les espoirs des uns et des autres s’unissent un jour en une même espérance : celle de voir tous les êtres humains vivre heureux et en paix.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
http://www.blog-rose-croix.fr/a-propos-de-lespoir/