Par Serge Toussaint
Depuis quelque temps, on entend dire que 2012 marquera la fin du monde. Des articles de presse ont été consacrés à ce sujet, ainsi que des émissions de radio et de télévision. Un film “catastrophe“ a même été réalisé sur ce thème, à grand renfort d’effets spéciaux. Sans compter naturellement les adeptes de l’apocalypse, qui voient là une opportunité de “prêcher la bonne parole“ et d’attirer l’attention de leurs semblables sur la disparition annoncée de l’humanité, voire de la planète.
Cette perspective apocalyptique, que je considère pour ma part comme absurde, prend sa source dans le calendrier Maya, lequel s’achèverait le 21 décembre 2012. Or, une simple analyse des textes concernés montre que cette date marque, non pas la fin de ce calendrier, mais la fin d’un cycle de ce calendrier, qui s’intègre lui-même dans des cycles à venir. Quant à l’alignement de planètes qui se produirait à cette date, il a lieu régulièrement à la même époque, sans pour autant entraîner des bouleversements ou des cataclysmes.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que la fin du monde est annoncée. Elle a déjà été fixée à 1967, 1984, 1993, 2000, pour ne citer que les années les plus récentes. Le plus souvent, cette annonce s’appuyait sur des prophéties ou sur des prédictions ancrées dans un passé plus ou moins lointain, ou sur un calendrier dit antique ou traditionnel, comme c’est le cas pour 2012. Dans certains cas, elle a eu pour base la “vision“ ou la “prémonition“ d’un contemporain se croyant missionné. Force est de constater que toutes les dates annoncées sont derrière nous, et par conséquent que toutes les affirmations, argumentations et démonstrations faites en leur temps pour les confirmer n’étaient que fausses spéculations.
D’un point de vue psychologique, la fin du monde et les angoisses qu’elle génère sont comparables à la mort et aux craintes qu’elle fait naître chez la plupart des êtres humains, si ce n’est que la fin du monde est une hypothèse, alors que la mort est une réalité que nous sommes tous destinés à connaître. Il faut dire également que la notion d’apocalypse fait partie de la plupart des religions et des textes qui s’y rapportent. Compte tenu de l’influence qu’elles ont exercée et exercent encore, cette idée fait partie de l’inconscient collectif et reste donc facile à déclencher et à entretenir, ce que certaines personnes n’hésitent pas à faire.
Personnellement, je ne crois pas qu’une apocalypse généralisée se produira le 21 décembre 2012, d’autant plus que cela voudrait dire que le destin de l’humanité et de la Terre est prédéterminé. Assurément, il dépend des hommes eux-mêmes, c’est-à-dire de leur comportement et de leurs choix, tant sur le plan individuel que collectif. Cela étant, comme beaucoup d’autres, j’appelle de mes vœux la fin de ce monde excessivement matérialiste, individualiste, égoïste, violent, etc., et l’avènement d’un monde plus humaniste. Mais cela nécessitera beaucoup plus d’un an et présuppose que l’humanité se ressaisisse et agisse en conséquence.
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