Diane Gagnon –
Auteur, Coach, Conférencière
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Drôle de titre et drôle de question, en effet! Il nous arrive tous de « mordre » dans certains événements, certaines situations, face à certains comportements, certains commentaires. Par exemple, si quelqu’un nous blesse, volontairement ou non, nous pouvons mordre dans cette situation et nous créer toute une histoire qui ne dérougira pas pendant des heures, voire des jours, des semaines, des années même!
Si nous lisons une nouvelle ou un article qui nous désole sur l’état du monde, nous pouvons nous retrouver là aussi à mordre dans ce qui nous semble une folie mondiale et nous raconter des histoires, nous forger des opinions, nous outrer de ces aberrations, nous décourager devant ce qui semple désespérant.
Ces « morsures » peuvent aller de l’événement le plus banal, comme par exemple une auto qui nous coupe la voie, jusqu’aux situations les plus terribles, comme une catastrophe, une perte d’emploi.
Pourtant, chaque fois que nous mordons, chaque fois que nous créons une accroche face à un événement, nous nous faisons souffrir. Chaque fois que nous mordons, c’est que nous croyons les pensées qui se présentent à nous, nous les montons en épingle, nous les renforçons par d’autres pensées de même acabit, nous inventons une histoire, un scénario, un mélodrame, une condamnation. Nous y pensons, les ressassons, en parlons et nous souffrons.
Nous faisons cela à cœur de jour, sans nous en rendre compte. Nous croyons vraies toutes nos pensées sans les remettre en question. À plus de 60 000 pensées par jour, combien sont vraies?
Chaque fois que nous réagissons sans en être conscients, nous nous éloignons de nous-mêmes et nous nous laissons entraîner dans le cirque des pensées et des fausses croyances. Notre réactivité pourrait pourtant être vue pour ce qu’elle est : une réaction temporaire à un stimulus externe. Chaque fois que nous arrivons à avoir un pas de recul sur nos réactions, c’est un grand pas en avant dans notre « évolution »! Lorsque, plutôt que de mordre dans l’événement, nous nous ramenons au neutre et observons la situation d’un point de vue de témoin, nous avons déjà plus de discernement pour percevoir la réalité telle qu’elle est, et non telle que voudraient nous le faire croire les pensées qui s’agglutinent autour de nous.
En fait, le truc, c’est de cesser de mordre dans tout ce qui se présente à nous et qui ne fait pas notre affaire. Les émotions et les réactions spontanées sont normales mais si nous ne nous y accrochons pas, ce qui nous heurte est vu mais non maintenu : on le laisse passer sans mordre et l’action juste à poser se présente dans le calme, sans perte d’énergie, sans stress. Nous devenons alors de plus en plus conscients de nos programmations, de nos croyances et nous commençons à vivre davantage dans la réalité, telle qu’elle est vraiment et non telle que nos pensées et nos accroches semblent nous le faire croire.
C’est une approche qui demande une pratique quotidienne, mais plus nous nous exerçons, plus le tout devient facile. Jusqu’au jour où nous réalisons que nous ne réagissons que brièvement aux événements dérangeants, et même parfois plus du tout. Et quelle libération!
www.dianegagnon.net
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