Comme nombre de vertus, la compassion n’est donc pas un sentiment religieux ; elle s’inscrit dans une démarche philosophique.
Il est évident que si cette vertu était plus répandue parmi les hommes le monde serait infiniment meilleur, il faudrait pour cela que chacun se sente concerné par le bien-être et le bonheur des autres, sans distinction de race, d’ethnie, de nationalité, de culture ou de tout autre élément distinctif.
Malheureusement, la crise économique et sociale à laquelle nombre de pays sont confrontés depuis plusieurs années tend à rendre les gens plutôt individualistes, ce qui malheureusement favorise la discrimination et l’exclusion.
Peut-être dans un souci d’être ou de paraîtres laïques, certaines personnes préfèrent parler d’empathie plutôt que de compassion, notion à laquelle elles attribuent (à tort), un caractère religieux.
Pourquoi pas, puisque le mot « empathie » à pour définition « faculté de s’identifier à quelqu’un, de ressentir qu’il ressent ».
Cela étant, il me semble que le terme « compassion », qui se définit comme le « sentiment qui porte à plaindre et à partager les maux d’autrui », est à la fois plus précis et plus évocateur.
Il s’agit en effet de ressentir les difficultés, les peines et les souffrances des autres, et leur venir en aide si on le peut.
Une remarque pour conclure : il ne faut pas confondre COMPASSION et APTIOEMENT.
En effet s’apitoyer sur le sort d’autrui traduit souvent une certaine forme de condescendance à son égard, comme si celui-ci était d’une condition inférieure ou dans une position moins élevée sur le plan social, culturel ou autre.
Lorsque l’on compatit sincèrement à la situation d’une autre personne, on se projette en elle d’égale à égal, de cœur à cœur, et même d’âme à âme si l’on est spiritualiste.
Il n’y a donc aucun jugement de valeur en ce qui la concerne, mais simplement le désir réel de partager son affliction, et si possible de l’assister matériellement et spirituellement.
Texte de Serge Toussaint