Diane Gagnon - Auteur,
Coach, Conférencière
Les Bouddhistes le disent depuis longtemps : c’est l’attachement aux choses et aux personnes et la résistance face à la Vie qui causent la souffrance.
Ne pas s’attacher a souvent été perçu comme un manque d’engagement. Pourtant ce n’est pas le cas. Ne pas s’attacher, ça ne veut pas dire ne pas s’engager : cela signifie que nous laissons l’autre personne libre et que nous sommes libres aussi, tout en étant investis dans la relation. Nous faisons confiance en la sagesse innée de l’autre et nous savons qu’avec ou sans cette personne, nous pouvons être heureux.
Ne rien retenir, c’est ne pas s’accrocher aux pensées qui passent, ni aux émotions lorsqu’elles surviennent. Nous les accueillons mais nous les relâchons aussitôt, évitant de ressasser l’évènement qui a causé cette émotion et qui nous fait souffrir ou même qui nous remplit de Joie. Tout mérite d’être vécu dans le moment présent, non pas en douloureux souvenir ni même en douce réminiscence du passé. Ce qui a été vécu est terminé, ne tentons pas de le revivre ni de le ranimer. C’est peine perdue.
Combien de fois maintenons-nous sur le respirateur artificiel, une situation ou une relation dont le cycle est arrivé à sa fin. Nous tentons de retenir ce qui a déjà été mais qui n’est plus, nous causant ainsi bien des souffrances et des pertes d’énergies.
Nous tentons ainsi parfois de retenir une passion pour une personne ou pour une activité qui nous a jadis animés mais qui, si nous sommes honnêtes, ne résonne plus aussi intensément en nous. Nous nous accrochons aux biens et aux choses que nous appelons « nos » biens et « nos » choses alors que tout est temporaire, tout est éphémère. Cette identification aux choses et aux biens rapetisse l’immensité de la Vie que nous sommes pourtant tous invités à goûter pleinement. En refusant de lâcher ce qui est terminé, en résistant à accueillir les fins de cycles, en tentant de retenir ce qui déjà été mais qui n’est plus, nous nous privons de vivre la prochaine étape de notre vie qui nous réserve de nombreux émerveillements, pour peu que nous ayons le cœur ouvert.
Ne rien retenir, ne s’accrocher à rien, ne pas résister à ce qui est, tout ça demeure des gages de paix intérieure et nous simplifie la Vie considérablement. Tout est si simple quand on n’intervient pas dans ce que la Vie nous offre. Nous tentons trop souvent de contrôler les choses de manière à ce qu’elles correspondent à ce que nous voulons mais ce faisant, nous nous privons du plus beau de la Vie car elle nous offre toujours ce qui est le mieux pour nous à chaque instant.
Accueillir, lâcher prise, s’abandonner à la Vie devraient être ce qui nous guide chaque jour. Laissons couler la Vie à travers nous comme une rivière suit son cours : même si nous tentons de l’arrêter ou de la dévier, elle finit toujours par rejoindre le trajet qui la mène à la mer, comme la Vie finit toujours pour nous amener là où nous devons être, qu’on le veuille ou non. C’est quand on ne veut pas que la souffrance s’installe. Mais quand on accepte ce qui est dans le moment présent, la Vie prend une toute autre dimension. Plus que jamais, nous sommes invités à faire confiance à l’immensité de la Vie et à sa Sagesse infinie.
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