Texte de Diane Gagnon –
Auteur, Coach, Conférencière
« Fais la belle fille, le beau garçon! Sois gentil, ne fais pas de peine à Maman, ne fais pas fâcher Papa… »
Ça vous rappelle quelque chose? La plupart d’entre nous avons entendu tellement souvent ces implorations que nous avons appris très très tôt à être très très gentils!
La gentillesse est une qualité extrêmement valorisée dans notre société. C’est souvent même la première caractéristique autre que physique que nous remarquons chez une personne : « qu’elle est gentille cette dame, qu’il a l’air gentil ce garçon! » Nous sommes fiers d’être gentils et plus les gens nous le disent, plus nous mettons d’efforts et d’énergie à être encore plus gentils!
Et tout ça pour quoi au final? Pour être aimés!
Quel carcan quand même parfois que la gentillesse! Vous est-il arrivé de vous retenir de dire quelque chose pour ne pas que l’autre se fâche? Avez-vous dit oui à l’autre alors que vous n’en aviez pas envie? Avez-vous déjà accepté de rendre service alors que vous étiez déjà crevés? Avez-vous déjà renoncé à faire une activité dont vous aviez très envie simplement parce qu’un ami s’est amené chez vous à l’improviste? Et que vous n’avez pas osé lui dire que vous vous apprêtiez à faire quelque chose pour ne pas le rendre mal à l’aise? Vous arrive-t-il lorsque vous êtes seul de ressentir une grande frustration, une colère sourde à l’intérieur de vous et que la moindre bagatelle vous fait exploser comme pour libérer la tension accumulée?
Alors il se peut que vous soyez trop gentil! Vous souffrez peut-être du syndrome de la gentillesse extrême! Quand être gentil avec les autres se fait à notre détriment, alors c’est trop! Quand nous nous oublions pour être gentils, alors c’est trop. Quand être gentil nous enferme dans une prison qui ne nous laisse pas de répit, alors c’est trop. Quand nous ne savons plus être gentils envers nous-mêmes parce nous avons trop longtemps dirigé toute notre gentillesse envers les autres, alors c’est trop. Reconnaissez-vous les symptômes du besoin de se faire aimer?
Il ne s’agit pas de cesser d’être gentils, il s’agit d’avoir le bon dosage, le bon équilibre! Mais surtout, il s’agit d’apprendre à être gentil envers soi, en priorité, et de se traiter avec bonté et bienveillance. On ne peut pas être soi-même quand on doit être gentil! Être authentique implique de ne pas avoir toujours envie d’être gentil avec tous, de savoir dire non, de se donner la permission de se fâcher parfois, de cesser de vouloir être irréprochable, de ne pas avoir peur de paraître imparfait. Et surtout, de ne pas avoir besoin de se faire dire que « nous sommes donc gentils! ». Suivons d’abord l’élan du cœur, pas celui de la gentillesse conditionnée depuis l’enfance.
Accordons-nous la liberté de ne pas être gentils quand nous n’en avons pas envie. Soyons nous-mêmes.
Autrement, la gentillesse devient une prison qui éteint notre lumière intérieure.
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