Texte par Serge Toussaint,
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
La notion d’Amour universel, si chère aux Rosicruciens, correspond à deux concepts différents mais complémentaires. En premier lieu, elle se rapporte à l’Amour que toutes les religions et toutes les traditions ésotériques attribuent à Dieu, quelle que soit la conception que l’on en ait. En second lieu, elle désigne l’idéal vers lequel tout individu devrait tendre, à savoir aimer tous les êtres humains (sans aucune distinction de race, de nationalité, de culture, de classe sociale et de religion pour ceux qui en suivent une), mais également les animaux et la nature en général. Si la première approche a une connotation religieuse ou spirituelle, la seconde correspond à un objectif que tout humaniste peut se donner, même s’il n’est pas spiritualiste. Il lui “suffit” pour cela de considérer que l’humanité entière ne forme qu’une seule et même famille.
Aucun croyant ne peut prouver que « Dieu est Amour ». C’est là un acte de foi, une conviction intérieure. En réponse à cette conviction, un athée dira que si c’était vraiment le cas, il n’y aurait ni guerre, ni maladie, ni souffrance, ni injustice, ni mal en ce monde. Ce à quoi on pourrait rétorquer que ce n’est pas Dieu qui crée les guerres, fait preuve de malveillance, se comporte de façon injuste, viole les lois naturelles…, mais l’homme lui-même en raison d’une application négative de son libre arbitre. On pourrait ajouter que l’amour existe dans la nature. Pour s’en convaincre, il suffit de songer à cet instinct qui conduit la plupart des animaux à prendre grand soin de leur progéniture, au point d’aller jusqu’à se sacrifier pour la protéger des prédateurs. Songez également à la manière dont un animal de compagnie se comporte à l’égard de son maître ! Quiconque a un chien, un chat… ne peut douter de l’affection que celui-ci lui porte.
S’il est un fait que les religions considèrent que Dieu est Amour, elles enseignent que si l’homme vit sur Terre et connaît tant d’épreuves et de souffrances, c’est en raison du « péché originel » commis à l’aube des temps par Adam et Ève. Alors qu’Il leur avait interdit de manger le « fruit de l’arbre » (une pomme dans la Bible), ils bravèrent cette interdiction, ce qui leur valut d’être châtiés du paradis et de perdre à jamais l’état de bonheur et de félicité qui était le leur. Et si l’on en croit la Genèse, l’humanité actuelle est toujours sous le joug de ce Châtiment, ce qui expliquerait les malheurs et les vicissitudes qu’elle connaît depuis ses origines. Est-ce là une preuve d’amour et de miséricorde ? Une contradiction interpelle même les croyants. En effet, comment comprendre et admettre qu’un Dieu aimant et miséricordieux puisse Se montrer à ce point injuste et rancunier envers Ses créatures ?
Au regard de l’Ontologie rosicrucienne, l’humanité n’est pas et n’a jamais été sous le joug d’un « péché d’originel ». Par ailleurs, Dieu n’a rien d’un Être anthropomorphique susceptible de Se montrer injuste et rancunier. Il s’agit plutôt d’une Intelligence impersonnelle et absolue, d’une Énergie universelle et intemporelle. À un “moment” que l’on ne peut situer dans le temps (puisque celui-ci n’existait pas), cette Intelligence éprouva le désir et le besoin de partager la Sagesse qui Lui est propre avec des créatures. C’est ainsi qu’Elle matérialisa l’univers à travers le Big Bang (le « Fiat Lux » dans la Bible) et insuffla en lui une Âme dite universelle, et à travers elle l’essence même de la Vie. Commença alors ce que les mystiques en général et les Rosicruciens en particulier appellent l’« Évolution cosmique ». Sur Terre, ce processus à la fois cosmogonique et cosmologique opère à travers les règnes minéral, végétal, animal et humain.
D’un point de vue rosicrucien, l’émergence de la Création, et par extension l’apparition de la vie sur Terre et de l’humanité elle-même, ne furent en aucun cas la conséquence d’un Châtiment divin, mais au contraire d’un acte d’Amour que l’on peut qualifier à juste titre d’« universel », car concernant toute la Création. Dans l’absolu, l’être humain est donc le fruit de cet Amour ; mieux encore, l’âme qui l’anime en est imprégnée, ce qui explique pourquoi tout individu a besoin d’aimer et d’être aimé pour s’épanouir et être heureux. C’est aussi pour cette raison que nous sommes virtuellement capables de ressentir l’Amour universel et de l’exprimer à travers nos jugements et notre comportement. Cela suppose de donner à notre vie une orientation, sinon spiritualiste, du moins humaniste.
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« Santé de l’âme, santé du corps. »
Texte d’un rosicrucien faisant parti de l’ U.R.C.I.
(L’université Rose-Croix Internationale)
« Il faut bien que le corps exulte », disait si bien Jacques Brel ; car en effet, l’expression du corps est un élément indispensable à l’équilibre et à l’harmonie de l’être incarné.
On connait mieux aujourd’hui, le « poids » de l’esprit sur la santé de notre organisme.
Mais quel élément à la plus grande influence sur notre esprit : le conditionnement culturel ou la volonté de l’âme ?
L’habitude ou bien le libre arbitre ? C’est en effet le type d’équilibre que nous installerons entre le corps, l’esprit et l’âme qui déterminera le mieux « qui » nous sommes, et définira le chemin que nous avons choisi de parcourir. Le tandem corps-esprit est aujourd’hui mieux connu des Occidentaux qui découvriront demain qu’il s’agit en fait d’un triumvirat au sein duquel l’esprit devra, finalement, redonner le pouvoir à l’âme.