Texte de Diane Gagnon –
Auteur, Coach, Conférencière
On nous apprend souvent très tôt à contrôler nos émotions, parfois même à les refouler : la colère, la peine, la jalousie et bien des émotions qualifiées de « négatives » ont dû être étouffées pour ne pas déroger aux conventions familiales ou sociales. Les émotions perçues plus « positives » comme la joie, l’excitation, le plaisir ont été mieux tolérées, à la condition qu’elles n’excèdent pas en intensité les standards de la famille.
Pourtant, les émotions sont le langage du corps qui nous indique toujours ce qui se passe en nous. Aucune émotion n’est ni positive, ni négative. C’est ce que nous en faisons qui complique les choses parfois! Plutôt que de les refouler, nous pourrions nous mettre à leur écoute, les accueillir et surfer avec elles. Car une émotion non exprimée s’imprime dans le corps et ressortira tôt ou tard sous une forme moins agréable comme une maladie, une dépression, un problème quelconque.
Apprenons à faire confiance que nos émotions nous amèneront toujours à un meilleur point d’équilibre si nous les laissons s’exprimer, sans jugement et sans résistance. Quand nous jugeons une émotion comme étant négative, notre résistance l’attire encore davantage. Cette résistance peur renforcer l’émotion et parfois même la cristalliser solidement en nous. Elle risque alors de prendre plus de place et de sortir de façon inappropriée à des moments tout aussi inappropriés. Nous renforçons ainsi l’émotion même dont nous voulons nous débarrasser. Quand nous réagissons sans commune mesure à un événement que nous vivons, il s’agit sans doute d’une vieille émotion constamment refoulée qui n’en peux plus d’être coincée dans notre corps.
Tandis que si nous laissons les émotions circuler à travers nous, les observant sans les juger –« tiens? Je me sens frustré » - et que nous acceptons de ressentir ici maintenant cette émotion même qui a un message pour nous, elle passe son chemin beaucoup plus rapidement que si nous y résistons. En l’accueillant, nous n’avons pas à la combattre; nous la regardons, nous la ressentons, nous pouvons même voir où elle se situe dans notre corps, d’où elle origine, et nous nous ouvrons au message qu’elle veut nous transmettre. Puis nous la laissons partir. Sans drame, sans blessure, sans blâme, sans culpabilité. Simplement en la vivant au moment présent.
Au final, nous nous rendons compte que bien peu d’émotions persistent en nous quand nous les laissons aller. En fait, une émotion est éliminée en 90 secondes par notre cerveau. Le reste du temps, c’est nous qui l’alimentons, qui la dramatisons, qui la nourrissons. Alors laissons-la passer son chemin tout doucement : notre corps et notre mental s’en porteront mieux!
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