Texte de Maxime Egger
Ce voyage, si riche et bouleversant que je n’ai toujours pas fini de digérer, fut un temps de l’éveil. L’un des moments capitaux eut lieu dans le désert de Thar (Rajasthan).
Le corps limé et l’âme polie par la route, j’étais descendu au petit matin au bord d’un étang dans lequel se mirait un temple. Là, dans le silence et la solitude de l’aube, dans cette transparence cristalline de l’eau et de l’air, j’ai été soudain comme submergé par une force de paix, de plénitude, de lumière. Les larmes, abondantes, coulaient sans raison. Entre le monde et moi, tout soudain était communion, amour, harmonie.
Cette expérience était-elle une illusion – je me méfie plutôt des états mystico-extatiques – ou une manifestation de
Oui, il y a au plus profond de l’être et du monde une force, un Être, une Présence infinie, au-delà du temps et de l’espace, qui transcende le réel et qui le fonde. Oui, l’homme est un mélange de finitude et d’infini, de temporel et d’éternel.
A ce moment-là, cet Être, ce Tout-Autre était encore impersonnel.
Il n’avait ni nom, ni visage.
Je n’osais pas encore l’appeler Dieu.
Mais il était.
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