Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de
Par définition, l’instinct est «l’ensemble des comportements animaux caractéristiques d’une espèce, transmis par voie génétique et s’exprimant en l’absence d’apprentissage». Se maintenir en vie, s’enfuir en cas de danger, rechercher sa nourriture, construire un abri, se reproduire, prendre soin de sa progéniture, etc. sont autant d’impulsions instinctives, et donc innées, que l’on retrouve chez la plupart des espèces animales, étant entendu qu’elles s’expriment de façons très différentes. D’une manière générale, ces impulsions sont les acquis de la vie, telle qu’elle a évolué et s’est développée sur Terre depuis son apparition, il y a environ quatre milliards d’années.
Chez les animaux, l’instinct maternel ne fait aucun doute. Pour s’en convaincre, il suffit de songer à la manière dont les parents, plus généralement la mère, s’occupent de leurs petits, parfois au péril de leur vie : après les avoir mis au monde dans des conditions souvent difficiles, ils les nettoient, les nourrissent, les protègent et les éduquent avec tellement d’intelligence et de savoir-faire que le mot «instinct» en devient presque péjoratif. Comme vous certainement, je suis stupéfait et émerveillé par leur dévouement, ce qui me fait dire que l’amour n’est en aucun cas l’apanage exclusif de l’être humain.
Comment expliquer que les animaux, y compris ceux qui ne font pas partie des plus évolués, manifestent autant d’intelligence dite “instinctive” ? Au regard de l’ontologie rosicrucienne, c’est parce qu’ils sont l’expression vivante de l’Intelligence divine, de sorte qu’ils sont capables de faire des choses qui transcendent le niveau de conscience qui leur est propre. À titre d’exemples, certains nids d’oiseaux sont de tels chefs-d’œuvre d’ingéniosité que nos meilleurs ingénieurs auraient de grandes difficultés à les réaliser. Que dire également des stratégies utilisées par la plupart des prédateurs pour traquer une proie, qui elle-même use de véritables stratagèmes pour leur échapper ?
Mais revenons-en à l’instinct maternel. Si son existence ne fait aucun doute chez l’animal, qu’en est-il chez l’être humain ? De mon point de vue, il est évident que cet instinct existe chez la femme et à un degré moindre chez l’homme. Cela s’explique par le fait que l’espèce humaine est issue du règne animal et en intègre nombre de caractéristiques et d’attributs. Certes, l’attitude de certaines mères et de certains pères peut laisser penser le contraire, mais il reste des exceptions en comparaison de toutes celles et de tous ceux qui aiment leurs enfants et font tout ce qui est en leur pouvoir pour les rendre heureux, au prix parfois de sacrifices divers.
Je n’ignore pas non plus la position de certaines femmes qui pensent et clament que l’instinct maternel n’existe pas, et qu’il correspond uniquement à une vue de l’esprit entretenue essentiellement par les hommes, lesquels utiliseraient cette notion pour justifier leur tendance à vouloir «réduire les femmes à l’éducation des enfants et aux tâches ménagères». Sans vouloir polémiquer, je pense que cette position relève d’une posture idéologique fondée sur un excès de féminisme. En ce qui me concerne, l’instinct maternel est une réalité et fait honneur aux femmes, comme nombre de qualités qu’elles ont et que les hommes n’ont pas nécessairement.
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