Texte de
Marie
Je me suis procuré une nouvelle paire de ciseaux récemment. De gros ciseaux bien machos en acier inoxydable – heavy duty, comme on dit en english. Je les regarde en écrivant ces lignes, et ils me rappellent les Monsieur muscles de mon centre sportif…
C’était, croyez-moi, un achat 100 % justifié, réfléchi et mérité. Je n’avais auparavant qu’une paire de ciseaux en plastique de mauvaise qualité… Sans blague, je les voyais paniquer dès qu’il y avait un fil de plastique ou un morceau de carton épais à couper. Je ne vous dis pas la scène qu’ils faisaient lorsque j’arrivais avec un bouquet de fleurs… Ils craignaient tellement que je leur demande de tailler les tiges, c’est tout juste s’ils ne s’accrochaient pas à leur tiroir en tremblant de peur !
Depuis que j’ai mes nouveaux ciseaux tranchants et téméraires, tout ce qui semblait être une montagne est devenu de la petite bière. Chaque fois que j’ai un nouveau défi à leur lancer, ils exécutent leur tâche avec facilité, puis ils se mettent à genoux pour me remercier… Que demander de plus? Plus besoin de lutter; rien ne résiste à leurs gros bras musclés.
Ces ciseaux, ils venaient avec une garantie… Mais je peux vous le dire maintenant avec assez de recul : ils venaient surtout avec une belle leçon, aussi. Je les regardais s’activer joyeusement, hier, à couper les tiges des roses que je venais d’acheter, et je me suis dit que tout dans la vie devient tellement plus facile et agréable lorsque nos lames sont bien aiguisées. Il y a plusieurs occasions au quotidien où nous sommes appelés à dire oui ou à dire non – bref, à trancher… Et si on languit dans la zone du «noui», dans un oui ou un non ni affirmé ni senti, on augmente inutilement le quotient de difficulté.
Vos ciseaux sont-ils bien aiguisés ?
Ou avez-vous tendance à ne couper qu’à moitié?
Quoique… Couper à moitié est une impossibilité, à bien y penser; soit on coupe, soit on ne coupe pas, il n’y a pas d’entre-deux. De la même façon : si on hésite entre écouter le 105,7 et le 107,3 et qu’on reste entre les deux stations, on se retrouve dans un no man’s land et ça nous "griche" entre les deux oreilles, jusqu’à ce qu’on prenne notre décision. C’est désagréable et fatigant de vivre dans l’indécision, entre le oui et le non.
On parle souvent de prendre une «bonne décision», ce qui nous amène à chercher la meilleure des options. Mais dites, et si une bonne décision était aussi une décision qui a été prise de la bonne façon? J’entends, par là, avec aplomb. Car même si on a le meilleur des plans, il sera ruiné par une attitude «molle» et hésitante. C’est la fermeté de notre engagement et de notre assurance qui donne leur pouvoir à nos actions.
On dit souvent : «Branche-toi!» Branchez vous, effectivement… Mais je veux dire par là : branchez vous pleinement à la force de vos décisions, quelles qu’elles soient; faites un avec elles. Le «noui» peut sembler bien attrayant, sécuritaire et joli, mais c’est dans nos «ciseaux» que se trouve la magie.
Sur ce, je vous souhaite un superbe mardi !
matinmagique.com
Entre presque oui et oui, il y a tout un monde.
Alfred de Musset