Texte de Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
La notion de «développement personnel» est devenue très courante de nos jours, et pas uniquement chez les personnes qui mènent une quête spirituelle. Régulièrement, des magazines liés à la santé, au bien-être et à la psychologie lui consacrent des articles. Mais l’approche qui en est faite varie beaucoup d’un auteur à l’autre et fait appel à des concepts parfois très différents. Il m’a donc semblé intéressant de partager avec vous les réflexions que cette notion m’inspire à la lumière de mon vécu personnel et de la philosophie rosicrucienne.
Dans sa dimension purement psychologique, le développement personnel se rapporte au besoin, chez certaines personnes, d’acquérir plus de confiance en elle et de conscientiser davantage les dons, les talents et les aptitudes qu’elles possèdent à l’état latent (nous en possédons tous). Pour répondre à ce besoin légitime, elles font généralement appel à un coach (pour prendre un terme à la mode) ou à un psychologue spécialisé dans ce domaine. Les résultats obtenus varient en fonction du praticien et du sujet. Dans le meilleur des cas, ce dernier en vient à acquérir une meilleure estime de lui-même et à développer des aspects positifs de sa personnalité jusqu’alors occultés, ce qui contribue à le rendre plus heureux.
Par «développement personnel», certaines personnes entendent l’éveil de facultés latentes telles que la télépathie, la télékinésie, la radiesthésie, la vibroturgie, la perception extrasensorielle et, d’une manière générale, de facultés qui entrent dans le cadre de ce que l’on désigne communément sous le nom de «parapsychologie». Effectivement, comme l’ont prouvé des expériences effectuées en laboratoire, sous le contrôle de scientifiques dûment mandatés, l’être humain possède des facultés parapsychologiques que les Rosicruciens qualifient plutôt de «psychiques». Cela étant, il me semble impropre d’assimiler leur éveil au développement personnel, dans la mesure où cet éveil, bien que digne d’intérêt, n’a pas vraiment d’incidence sur notre personnalité profonde.
De mon point de vue, la plus haute forme de développement personnel concerne l’éveil des vertus qui font la valeur et la dignité de tout être humain : l’humilité, l’honnêteté, la générosité, la tolérance, la non-violence, etc. Développer ces vertus, ou plutôt les éveiller, est ce que nous pouvons faire de mieux au cours de notre existence, car cela fait nécessairement de nous quelqu’un, non seulement de meilleur, mais également de plus heureux. Je pense en effet que le fait de s’améliorer et d’en avoir conscience procure une satisfaction intérieure qui contribue à notre bien-être, et même à notre bonheur. C’est ce qui explique pourquoi nous sommes contents de nous lorsque nous avons accompli quelque chose de bien.
Si la parapsychologie fait depuis longtemps partie de l’enseignement rosicrucien, l’A.M.O.R.C. met plutôt l’accent sur l’éveil intérieur, c’est-à-dire sur la quête de sagesse, laquelle est par nature philosophique. Aux yeux de ses dirigeants et de ses membres, le développement personnel concerne avant tout l’éveil de ce qu’ils désignent sous le nom d’«âme-personnalité» ou de «personnalité animique». C’est ce qui explique l’importance qu’ils accordent à l’alchimie spirituelle, laquelle, rappelons-le, a pour but de transmuter nos défauts en leurs qualités opposées, afin de devenir une meilleure compagnie pour nous-mêmes et pour les autres.
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