Lorsque le désir de s'éveiller pénètre tout d’abord dans nos cœurs et devient clair, le soi illusoire a l’impression de se lancer dans un voyage de découverte. Ce «je» va découvrir quelque chose de merveilleux, ou devenir quelque chose de magnifique. Au début, tout est en relation avec «je». Mettre fin à «ma» souffrance. Accomplir «mes» désirs.

Nous avons notre premier aperçu de la vérité, et les choses prennent immédiatement un nouveau tournant. Cette chose que je suis censé poursuivre est en fait intimement liée à moi. En fait, elle est peut être encore plus moi que «je» ne le suis. Mais le «je» poursuit sa quête, sa recherche, sa traque.

Beaucoup plus tard, un sentiment d' «esprit-double» peut apparaître. Lequel suis-je? La vérité ou l'expression? Suis-« je » le soi ou le Soi? Toujours en pensant que «je» vais comprendre ce phénomène, le «je» s’appuie là dessus.

Quand l'éveil atteint sa pleine expression, tout le paradigme est retourné à l'envers. Ce n'est pas le petit soi - le «je» - qui s’éveille à la source, ou Dieu, ou Brahman, ou le vide, etc. C’est plutôt la source qui s’éveille elle-même via sa propre activité spontanée, sans ego, non planifiée, involontaire. Au bout du compte, le fait que l'éveil se produise est la plus singulière des vérités, alors qu’il ne semble n’y avoir aucun moyen, être ou chose qui dirige le processus. Il n’y a personne dans le ciel appuyant sur les boutons. La source elle-même s'exprime, et certains aspects particuliers de l'expression - qui étaient auparavant illusoires- s’éveillent en quelque sorte à leur source. L'activité se poursuit, mais l'expression prend une existence toute nouvelle.

Et ainsi la vie de l’éveiller doit commencer, comme elle l’a toujours, fait, par une expression tout à fait spontanée du Vide, une activité désintéressée de la source.

Sam Watts

Page originale traduite par Christine –

Vous êtes invités à partager ce texte à condition de respecter son intégralité et d'en citer la source:

http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com